• Plumes et couleurs de l’Atlantique, l’île d’Oléron

    23 Octobre 2020

    Île d’Oléron, France



    Le littoral Atlantique, terre sauvage, balcon du continent, lieu de vie pour nombre d’oiseaux.
    Dans notre quête de tranquillité, elle était une île que nous n’avions pas encore visitée. L’automne, une période idéale pour dénicher de belles lumières et observer la faune.

    Oléron

     

      

    Après l’île de Ré, Noirmoutier et les îles bretonnes, nous sommes en route pour un morceau de terre au bord des côtes charentaises.
    Remontons un peu les siècles pour explorer son histoire…

    Au cours de la préhistoire, il semble que l’île lumineuse fit partie du continent. La présence de silex taillés sur le territoire affirme le peuplement de l’île d’Oléron au début de la période quaternaire. À cette époque, Oléron était encore recouverte de forêts habitées par des animaux sauvages comme les daims et les sangliers.
    Jusqu’au Moyen-âge, il n’y a que peu d’éléments qui retracent l’histoire de l’île. De 910 à 1039, successivement, le territoire fut la propriété de 3 seigneurs souverains
    Dominée par la France puis l’Angleterre jusqu’au milieu du XVe siècle, l’île d’Oléron connut après ces mouvements une période de paix. Mais cette quiétude disparut quelques années plus tard suite à la Révolte de la gabelle. La gabelle est un impôt important que François 1er roi de France imposa aux producteurs de sel.
    S’enchaînent ensuite les guerres de religions (1548 – 1628). Aucune église ne fut épargnée sur l’île, la lutte entre protestants et catholiques fut sanglante et dévastatrice. C’est en 1628 que l’île d’Oléron retrouva sa sérénité, Richelieu s’empara de La Rochelle ce qui mit fin à ces combats incessants. Sur ces entrefaites, il ordonna la construction d’une citadelle en 1630 au Château-d’Oléron.
    En 1685, le traitement tyrannique des protestants pousse de nombreuses personnes à choisir l’exil en Angleterre ou en Hollande. Avec la révolution, la citadelle se transforme en une prison d’État détenant des révolutionnaires et des prêtres réfractaires.
    Lors de la Révolution de 1793, les villages de l’île d’Oléron sont rebaptisés.
    La vie reprend. La culture de la vigne se développe ainsi que l’ostréiculture. En 1837, une route voit le jour, elle relie Le Château-d’Oléron à Chassiron. En 1855, deux liaisons maritimes s’établissent par un vapeur depuis Le Château-d’Oléron vers le Chapus et de Boyardville vers La Rochelle. Une voie ferrée prend place en 1904 non loin de Saint-Denis d’Oléron. Oléron renaît de ses cendres.
    Dès 1940, l’île d’Oléron fut dominée par l’Allemagne, et ce jusqu’en 1945. Pour les Allemands, il s’agit d’un endroit stratégique comme en témoigne les ouvrages défensifs. Le territoire fut libéré dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1945 après le débarquement des troupes françaises.

    Oléron, une île lumineuse.
    Dans les années 1960, avec l’essor des vacances à la mer, le transport par bateau des touristes ne suffit plus. C’est la raison pour laquelle le Conseil Général de la Charente-Maritime décida de faire construire un pont entre 1964 et 1966.
    Pour les insulaires, il semble que « ce petit bout de terre ne fut plus vraiment une île ». À l’époque, l’ouvrage fut une prouesse technique.
    L’île d’Oléron est aujourd’hui nommé l'île lumineuse du fait qu’elle bénéficie d’un fort ensoleillement tout au long de l’année.

    Sunset Oléron

     

     

    IØ, symbole identitaire de l’île, copieusement usité par le marcketing touristique, entretient le mythe. On le voit à toutes les sauces, tee-shirt, plaque d’immatriculation, mug, affiche, drapeau… mais d’où vient-il vraiment. Peu d’articles en parlent, mais il semblerait que ce sigle vienne de l’immatriculation des bateaux de pêche d’antan. Le O aurait été barré pour ne pas le confondre avec le zéro, ce qui je dois l’avoué, est plutôt déroutant, car en informatique, les zéros sont justement barrés pour ne pas être confondus avec des O. Ah, logique… quand tu nous tiens !

    Mais trêve de bavardage, reprenons le chemin de la nature.
    Une des raisons de notre venue dans cette contrée, était de pouvoir admirer limicoles, échassiers, canards et autres passereaux, brefs la faunes aviaire, représentée en masse comme bien souvent dans ces régions.

    Tournepierre à collier

     

     

    Tournepierre à colier, bécesseau sanderling, gravelot à colier interrompu, huitrier-pie… un cortège d’espèces toutes plus agréables les unes que les autres pour nos yeux et nos objectifs photo.

    Tournepierre à collier

    Bécasseau Sanderling

    Pluvier argenté

    Bécasseau Sanderling

    Pluvier argenté

     

     

    tantôt courant sur le sable mouillé, à chercher le moindre ver qui finira dans son estomac, tantôt composant un nuage d’individus se mêlant au scintillement des flots. Les oiseaux nous ont offert une déferlante de belles images.

    Tournepierre à collier

    Tournepierre à collier

    Bécasseau Sanderling

     

     

    L’île d’Oléron est un lieu ostréicole, mais il compte aussi, à l’instar de ses voisines, un nombre important de marais salant

    marais salant

    bateau

     

     

    Embarquons pour une balade sur les flots. Depuis la mer, la côte prend un tout autre visage. C’est aussi l’occasion de voguer vers la petite île d’Aix, et de tourner autour du Fort Boyard, célèbre pour avoir vu défiler nombre de sportifs dans la célèbre émission éponyme. Mais avant sa popularité télévisuelle, c’est avant cela une fortification imaginée au XVIIème siècle, concrétisée deux siècles plus tard. Édifié pour protéger la rade et l’embouchure de la Charente ainsi que l’arsenal de Rochefort, des assauts de la marine anglaise, il est transformé en prison puis traverse une longue période d’abandon avant de reprendre vie grâce aux courses de passe-partout, au sulfureux regard de Félindra et aux énigmes insupportables du père Fouras…

    Fort Boyard

     

     

    Durant cette semaine les ambiances furent variées et dramatiquement belles. Les promenades en bord de côte ne manquaient pas et c’est au cours d’une soirée servie par un joli coup de vent et un ciel bien chargé comme je les adore, qu’on s’est offert une balade dans les embruns et au son des vagues.

    océan agité

     

     

    Mais chaque soir était propice à sortir l’appareil. Même si les sentiers n’offraient pas de relief à faire trembler les falaises bretonnes, les plages savaient accueillir les flots dont l’écume venait embrasser les rochers disposés ça et là. Le ciel aux teintes pastelles et irréelles apportait la touche finale à ce tableau digne d’une peinture.

    Sunset Oléron

    Sunset Oléron

    Sunset Oléron

    Sunset Oléron

     

     

    Non loin de là, nous avons découvert un petit parc animalier. D’ordinaire, peu attiré par ces lieux où j’ai de la peine à croire que les animaux tenus plus ou moins en captivité, s’épanouissent totalement. Pourtant, je me laisse prendre jeu, et je m’autorise une série de portraits.

    Pélican

    Fou à pied bleu

    Paon

    Chouette

    anémone de mer

     

     

    Grâce à la tranquillité automnale, nous avons une fois de plus, passé une semaine de détente, à nous ressourcer dans un lieu calme, bercé par l’immuabilité de l’océan.

    Sunset Oléron

     

     

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  • J’observe la magie du règne animal

     

    08 septembre 2020 et autres sorties

     

    Haute-Savoie/Ain

     

     

    Dans la nature, une des finalités pour un naturaliste passionné, est de pouvoir observer les animaux en ayant l’impression d’être dans leur monde. Et surtout de ne pas éveiller leur attention.

    Loin de me considérer comme un naturaliste, je me passionne depuis mon plus jeune âge pour cet aspect de la nature.

    Passion que j’ai pu, à mon plus grand bonheur, transmettre à mon fils qui s’en est emparée et l’a développée avec bien plus d’ambition que moi et mes plus folles idées.

    bouquetin

     

     

    L’observation d’un animal, c’est déjà le respect de l’individu.

    Première étape, apprendre à le connaître. Se documenter, le découvrir dans la littérature, l’observer de loin, prendre des notes, revenir, respecter son environnement, savoir renoncer, accepter l’échec, insister, persévérer. Un apprentissage long mais nécessaire, pour lui et sa quiétude, pour soi pour couronner de réussite l’observation.

    Préserver la faune, c’est savoir ne pas déranger. Nous ne sommes pas chez nous, nous sommes chez lui. Un animal dérangé, c’est un risque pour sa vie, c’est une intrusion inutile et destructrice. Connaître l’espèce permet de savoir quelle proximité nous pouvons admettre sans que cela lui porte préjudice.

    Ainsi, chaque animal possède ses propres exigences. Savoir quels sont ses sens nous apprend quels sont les critères importants pour une approche réussie. Les oiseaux, notamment les rapaces, ont une vue imparable. Les ongulés perçoivent le moindre bruit. Certains autres, tels que les blaireaux ou les ours sentiront une odeur à plusieurs kilomètres. En revanche, d’autres sens nous offrent l’avantage. Par exemple, le blaireau est complètement miro, les oiseaux n’ont pas un odorat très développé.

    Apprendre à estomper notre présence, savoir se servir du vent. Il est le convoyeur de notre odeur, le messager de notre imparfaite discrétion. Pour une espèce à l’odorat développer, c’est le premier facteur à respecter.

    Tout ceci représente un cocktail de connaissances qui servira le passionné de nature.

    chevreuil

    La photographie animalière ne peut s’abstraire des connaissances naturalistes, et malgré cela, je ne compte plus le nombre d’échecs que j’ai endurés, à attendre des heures que l’hypothétique sujet veuille bien venir, mais en vain.

    Pourtant, point de frustration, point de regret, la sortie en nature c’est déjà un bonheur en soi, la visite de l’animal est la cerise sur le gâteau. C’est l’approche la plus seine pour prendre du plaisir tout le temps, même quand il pleut ou qu’il fait froid.

    Outre la passion, j’ai aussi su transmettre à mon fils, cette détermination et ce courage pour que chaque observation ne soit pas qu’un coup de chance.

    Une phrase que j’adore, du naturaliste et artiste suisse Robert Hainard, résume très bien cela : «  Il faut savoir être patient jusqu’à fatiguer la chance »   

    écurueil

    Pour approcher une espèce, il faut apprendre l’art du camouflage, un filet, une cavité, un branchage dense, une tente d’affût, une tenue spécialisée, tout élément qui efface notre présence est important. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. La tente d’affût est un dispositif pratique pour se cacher tout en gardant un certain confort, mais elle occulte significativement la vue. Le filet ou la tenue de camouflage interdit tout mouvement. Il faut apprendre à gérer ces contraintes.

    Mais une fois passé ces particularités techniques, nous commençons peu à peu à voyager dans un autre monde.
    Je me remémore ces heures à attendre, ces heures à contempler, ces heures à laisser mes pensées retenir le temps. Les longues minutes qui s’écoulent et laissent le mouvement du vent dessiner des ondulations sur les hautes herbes. Le léger bruissement du feuillage des arbres crée l’ambiance. Et soudain le craquement d’une branche, l’apparition discrète d’un chevreuil en lisière du bois. Il se dresse, oriente ses oreilles pour déceler un danger puis replonge dans les jeunes pousses qu’il broute généreusement.

    chevreuil

     

    Je me souviens d’un des premiers affûts que l’on faisait avec mon fils. Arrivé tôt dans la tente, nous n’avions pas encore pris nos marques. Le confort était spartiate, l’organisation perfectible, mais nous nous escrimions à ne pas faire de bruit.

    Alors que le jour se levait à peine, un bruit rustre augmenta instantanément notre rythme cardiaque de 30 pulsations. Un sanglier passait à une centaine de mètre de nous.

    Puis les minutes passaient et soudain juste au-dessus de nous, à 30 mètres à peine, un chevreuil sort de la lisière pour venir tranquillement brouter sous nos yeux. Mais peu de temps après, 2 faons suivent la chevrette, et tout cela dans la plus grande insouciance. A aucun moment, ils n’ont tourné la tête vers nous, ou même dressé les oreilles.

    Ce fut pour moi la plus belle observation. Une proximité intimidante mais aucun dérangement.
    Ils sont repartis comme ils sont arrivés, tranquillement et profitant de la fraicheur matinale.

    Une rencontre réussie, dans le plus pur respect de l’animal.

    chevreuil

    chevreuil

     

     

    Une autre belle rencontre inattendue, à la sortie d'un bois, à une altitude somme toute modeste. Un chamois sort du bois et s'approche de nous. 
    Couchés dans l'herbe, nous ne bougeons pas un sourcil, c'est tout juste si nous appuyons sur le déclencheur de notre appareil.

    chamois

     

     

     

    Autre ambiance, autre individu, un chamois se dresse sur un rocher, suivi d’un deuxième, d’un troisième. Puis soudain ils détallent en bondissant de rocher en rocher avec une agilité somptueuse et une précision insolente. 

    chamois

     

     

     

    Dans les petites cachettes se sont parfois aussi l’apparition de petit rongeur qui sortent de la mousse des souches, en petits mouvements rapides et saccadés pour échapper aux éventuels prédateurs. Mulots, souris, belettes, hermine, fouine, …

    souris

     

     

    tente d'affût

    Une alliée importante pour pousser la porte du monde du sauvage 

     

    En petite famille organisée, les blaireaux sont exemplaires. Leur terrier est un vrai village et leurs jeux et habitudes témoignent d’une harmonie parfaite dans les codes sociétaux de l’espèce.

    Ce n’est pourtant pas encore une espèce que dont j’ai pu côtoyer l’intimité. Mais elle nourrit encore mon excitation et je m’y intéresserai sous peu.

     

    J’ai aussi pu dénicher grâce à mon fils l’existence de nombreuses zones humides et marécageuses, source de vie et de biodiversité insoupçonnée. Ainsi, disséminées tout autour ma région, je découvre, des milieux protégés et aménagés pour certains avec des observatoires, afin de passer de longues heures à apprendre et reconnaître nos amis ailés.

    étangs et lacs

     

     

     

    En migration, ou en période de reproduction, les oiseaux nous offrent un beau spectacle. Le vol majestueux d’un héron pourpré, le camouflage sophistiqué du butor étoilé, les couleurs vives du martin pêcheur, le déplacement gracieux des sarcelles d’hiver, et toutes les espèces que j’ai tant rêvé de voir, panure à moustache, gorge-bleu, râle d’eau, …

    sarcelles d'hiver

    panure à moustache

    martin pêcheur

     

     

        

     

    L’affût nous permet une belle proximité avec les passereaux. J’ai pu saisir des instants hauts en couleur avec mes petits amis ailés.

    verdier

    tarin des aulnes

    rouge-gorge

    mésange charbonnière

     

     

    Ce long apprentissage me rapproche des animaux sauvages que je prends de plus en plus plaisir à observer. Ce n'est qu'avec la certitude de ne pas les déranger que ma quête est réussie.

    Après avoir initié mon fils à cet amour naturaliste, c'est lui qui m'en apprend à chaque sortie. Je ne le remercierai jamais assez pour avoir su élever aussi haut cette passion de la nature.

    chevreuil

     

     

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  • Immersion forestière

    18 Août 2020

    Haute-Savoie / Vallée du Giffre


    Cyclamen

     

    Forêt silencieuse, aimable solitude,

    Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré !

    Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,

    J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude !

    Prestiges de mon cœur ! je crois voir s’exhaler

    Des arbres, des gazons une douce tristesse :

    Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,

    Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.

    Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière

    Ici, loin des humains ! Au bruit de ces ruisseaux,

    Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,

    Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux !

    Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;

    Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,

    Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,

    Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.

    Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts !

    A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?

    D’autres vous rediront des amours étrangères ;

    Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.

                         - François-René de Chateaubriand –

     

    Comme un hymne à la nature, la forêt sait distiller quelques belles notes de musique sur une partition végétale, qui livre à qui sait l’écouter une paisible mélodie et un plaisir profond.

    forêt

     

     

    A quelques pas de la maison familiale, nous empruntons le chemin qui s’enfonce dans la forêt. Voilà des décennies que je la vois évoluer. Les arbres grandissent, les petits sentiers s’effacent sous les matelas de feuilles apportés par les cycles automnaux. D’autres apparaissent par les habitudes répétées des ongulés sauvages.
    Les souches disparaissent sous la mousse et le travail d’invisibles xylophages.
    De nouveaux arbres émergent, d’autres s’inclinent. La nature se réinvente chaque jour.

    forêt

    forêt

     

     

     

    Avec une joie non dissimulée, j’emmène mes enfants se nourrir de la tranquillité des bois.
    Les arbres diffusent une impression de bien-être, un fluide apaisant. L’air qu’on y respire est salvateur.

    Dans cet amphithéâtre végétal qui puise sa force et plonge ses racines dans l’humus centenaire, nous prenons un moment pour admirer les pépites dispersées dans ce petit monde.

     

    arbres

    forêt

     

     

    En forêt, les arbres abritent tout un écosystème qui assure la diversité des espèces et produit des principes chimiques inestimables. Ils sont le centre d'une importante biocénose, constituée de bactéries vivant dans les racines, d'organismes décomposant les feuilles, de nombreux insectes s'en nourrissant, d'oiseaux nichant dans les anfractuosités, de petits rongeurs consommant les fruits, d’herbivores mangeant les pousses.
    Ils sont le poumon de la Terre. Leur photosynthèse absorbe et recycle le carbone (CO et CO2) en parti produit par l’indifférence humaine. Construction, meuble, outils, chauffage, fruitier, le bois est indispensable à nos habitudes. Il est source d’équilibre.

    champignon

     

    Au pied des arbres, émergent quantité de petites perles mycologiques… les champignons. Aux couleurs et aux formes variées, ils embellissent les tapis de feuilles et d’épines. Cheminant le long d’un réseau de mycélium sans fin, ils sortent çà et là, pour le plus grand plaisir de nos yeux et pour certains, de notre palais.

    bolet cèpe

     

    champignon

     

     

    Ma saison préférée est l’automne. La douceur des températures que les journées essaient d’extirper à l’été fuyant, avant de se résoudre à accepter les froides morsures des prémisses de l’hiver, nous donne cette transition agréable qui suspend le temps et se conjugue harmonieusement avec les couleurs chaudes du monde végétal et les puis de lumière qui filtrent au travers du treillis de feuilles. Encore quelques belles fleurs s’émancipent dans cette époque éphémère. Ainsi, corolle soyeuse et raffinée, doux parfum envoutant, le rose marqué qui embellit les parterres de feuilles, le cyclamen est l’emblème du moment.

    Cyclamen

     

    Cyclamen

     

     

     Et une vision plus éthérée de cette belle fleur

    Cyclamen

     

     

    Autre trésor coloré de la saison qui jaillit du sol pour témoigner d’une énergie vigoureuse et braver les premières gelées, le colchique qui comme le dit la chanson, fleurissent pour chasser l’été.

    colchique

     

     

    La faune ne s’est pas pour autant éclipsée. Elle doit malheureusement, composer avec la pression cynégétique – nous promeneurs, également – Ils sont là pourtant, discrets et malicieux. Pour certains la période du rut commence, elle assurera leur descendance.

    chevreuil

     

     

    Pour d’autres c’est encore une dernière occasion d’engranger un maximum de réserves pour faire face aux assauts de l’hiver.

    écureuil

     

     

     

    Nos amis à plume, farouche et peureux, ne cachent pourtant pas leur curiosité. Ils voltigent autour de nous, pour affirmer leur territorialité.  

    troglodyte mignon

     

    mésange nonette

     

     

     

    De cette balade, j’en retire la force de la nature, l’espoir de toujours pouvoir profiter de ces ambiances et la joie d’en inculquer les bienfaits à mes enfants.

    forêt

     

     

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  • Traversée mystique au Fer à Cheval

    17 Août 2020


    Haute-Savoie

     

    Un des sites les plus spectaculaires de Haute-Savoie, Le Fer à Cheval. Un endroit que je ne me lasse jamais de visiter.

    Fer à Cheval

     


    Ce jour-là, je partage la magie des lieux avec mon fils et un ami rencontré dans un groupe photo.
    Avant toute chose, c’est déjà l’histoire d’une vallée, la vallée du Giffre. Rivière qui m’a vu grandir, qui a dessiné mes rêves. Cette rivière prend sa source dans plusieurs torrents, ruisseaux et résurgeances venant des hauteurs du cirque, au pied du Mont Ruan et de son glacier. Elle se marie rapidement avec un autre affluent principal, le Giffre des Fonds, de la vallée voisine.
    La fougue des ruisseaux forme cette rivière de caractère qui a façonné la région du Haut-Giffre et sa vallée jusqu’à se jeter dans l’Arve quelques 46 km plus bas.

    Le site du Fer à Cheval pourrait être vu comme la genèse de la vallée du Giffre.

    Lors du jurassique (199 à 145 millions d'années), se forment les roches calcaires du massif. Ces roches se sont déposées au fond de l'océan Téthys. Au jurassique inférieur (199 à 175 MA), la mer est chaude et profonde et les dépôts argileux dominent, favorisant une lente sédimentation des fonds marins. Lors de la surrection des Alpes, il y a 50 millions d’années, ces masses rocheuses sont fortement plissées et poussées vers l’ouest. On les retrouve vers le fond de la combe et vers les premières falaises du cirque.

    Le cirque du Fer-à-Cheval et le Fond de la Combe sont des bassins torrentiels formés par l'érosion des barres calcaires. Au quaternaire, les glaciers s'y installèrent. Ils achèveront la formation de cet amphithéâtre. Depuis leurs disparitions, à la fin de la glaciation, il y a 15’000 ans, les éboulements et les cascades ont effacé la plupart de leurs traces. Le vallon du Fond de la Combe a cependant gardé sa forme en auge caractéristique des glaciers.

    Il ne subsiste que quelques hauts glaciers tels que celui du Ruan, et du Prazon. Celui du Cheval Blanc a quant à lui disparu ces dernières années. Et malheureusement les deux autres suivront rapidement.

    Les éboulements des falaises du site laissent quelques traces dramatiques dans l’histoire, en 1600, 1602, 1880 et plus récemment 1944, d’importantes chutes de pierre emportent des âmes, ou créent des inondations dévastatrices avec les eaux du Giffre.

    Le Fer à Cheval précède un village chargé d’histoire. Sixt.

    Sixt se trouve un peu en contre-bas. Flanqué en fond de vallée, encerclé de montagnes abruptes. Le village est traversé par le Giffre, aux eaux bleues et scintillantes. Jaques Balmat, le premier alpiniste à gravir le Mont Blanc, termine ses jours dans le bourg.

    Il accueille une abbaye construite au 12ème siècle et dans les siècles passés, il est un lieu privilégié pour le pastoralisme.
    Par l’engouement pour les sommets, il sera le point de départ pour des courses renommées, telles que le Buet, le Tenneverge, Le Ruan, et bien d’autres sur les vallons de Sales et d’Anterne. Une compagnie des guides y sera créée en 1865.

    Le cirque du Fer à Cheval, c’est aussi l’histoire des hommes et des femmes qui ont accompagné les randonneurs depuis des décennies. Le chalet de Prazon, du Boret ainsi que de la Vogealle, ont chacun une histoire, regorgeant d’anecdotes, de joies et de malheurs, que relate un merveilleux ouvrage : Les Refuges du Haut-Giffre (https://www.auvieuxcampeur.fr/refuges-du-haut-giffre.html) que je ne saurais trop vous conseiller.

    Fer à Cheval

     



    Le Cirque du Fer à Cheval est au cœur de la réserve naturelle de Sixt-Passy. Une protection tenue par une association active et des acteurs engagés qui déploient beaucoup d’efforts pour canaliser un flot de visiteurs toujours plus nombreux, ce qui n’est pas exempt de problème. Espérons que le bon sens primera et préservera la faune et la flore. 

    En arrivant sur le site, surtout au printemps, ce sont les cascades qui jettent leur puissance et leurs eaux tumultueuses du haut des murs calcaires qui se dressent d’une verticalité de 500 ou 700m parfois. Cascade de la Lyre, de la Genette, la Méridienne, la Gouille Verte, ou encore la Pissevache, la Citerne ou celle du Folly, et encore bien d’autres.

    cascade

     

     

    Nous débutons notre balade au pays des cascades dans ce décor de fraicheur.

    Sébastien est un amoureux de la nature, des randos et de la montagne. Je souhaitais ardemment le rencontrer pour partager les émotions et  les expériences que la montagne nous procure.

    Photographiquement parlant, ce jour est parfait. Le temps est assez torturé, ce qui promet des lumières délicieuses et le manque de soleil décourage bon nombre de promeneurs.

    cascade

     



    Le Fer à cheval peut prendre une multitude de visages. Parfois serin dans les douces chaleurs d’automne, rayonnant de mille couleurs, parfois glacial dans un bleu profond figé par l’hiver, parfois explosif dans le fracas des avalanches printanières, ou encore radieux à l’éveil de la nature, quand les jeunes bouquetins cabriolent et que les oiseaux embellissent le calme de la vallée de leurs champs mélodieux. Aujourd’hui, l’ambiance est austère, sombre, comme enfermée par une main divine. Les nuages bas s’accrochent aux cimes, les corolles de brume entourent les cascades qui se jettent dans l’abime.

    cascade

    cascade



    En progressant vers le fond de la vallée, Sébastien et moi partageons nos anecdotes, nos histoires de bivouac, nos souvenirs de montagnes. J’apprends beaucoup sur les sites des Pyrénées que n’ai encore jamais eu l’occasion de découvrir. Je lui parle des joyaux des Alpes du Nord.

    Jusque tard dans la saison, des névés sont encore visibles au pied des plus grands couloirs, témoins d’avalanches conséquentes. On comprend rapidement pourquoi il est interdit de s’aventurer dans la zone en hiver. 

    Tout au long du sentier, nous sommes bercés par le son des torrents énervés qui dévalent les falaises.

    cascade



    Le cirque est un endroit magique qui nous exulte et débride notre créativité. L’instant me dévoile l’excitation des nuages qui se déchirent sur les arrêtes sombres. Le spectacle est total, presque terrifiant.

    Fer à Cheval

     

    Au fur et à mesure de notre progression le panorama change, nous nous sentons dans le creux de la main d’une puissance minérale.

    Tout en suivant le Giffre, nous remontons jusqu’au au bout du cirque. L’apothéose nous attend au Bout du Monde. Endroit qui porte bien son nom. Devant nous, des parois se dressent tels les murailles infranchissables d’un donjon. Au-delà le glacier du Ruan et la frontière suisse.

    Cependant, un sentier continue sur la gauche pour rejoindre le chalet du Boret.

    Fer à Cheval

     

    En plongeant notre regard vers la vallée, nous avons l’impression de nous enfuir dans un autre monde. Une vallée féérique et mystique digne de film Heroic Fantasy. 

    De part et d’autre de puissantes falaises se posent en gardien de la vallée, asseyant leur base minérale en marge d’une végétation déterminée à survivre à la rigueur des hivers. 

    Un panorama qui nous renvoie à notre humble petite dimension humaine. Mais malgré cette immensité que nous voudrions éternelle, le paysage changera inexorablement.

    Fer à Cheval

     

     

    Pour un autre regard sur ce cirque, je vous invite à découvrir les images et textes de Sébastien :

     

    https://sebastienspeller.wixsite.com/sspn/copie-de-s%C3%A9ries?lightbox=dataItem-khj0fdvc

     

    https://www.facebook.com/SpellerSPhotographie/

     

    https://www.instagram.com/sebastien_speller_photographie/?hl=fr 

     

     

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  • Les plateaux du Carlaveyron

     

    9 Août 2020

     

    Les Houches / Chamonix

     

    2020 a été marquée par une crise sanitaire qui a chamboulé nos habitudes. Des contraintes ont modifié nos vies. Nos passions loin des foules ont subi le même sort et nous avons attendu que l’ambiance se détende pour planifier à nouveau quelques sorties apaisantes et tant appréciées.

    Après quelques randonnées dans le Jura et la Haute-Savoie, je décide de faire un bivouac dans la région de Chamonix. Mon fils ayant dû freiner ses ardeurs d’ascension fougueuse pour cause de souci au genou, il me fallait trouver un itinéraire raisonnable pour lui et pour mon dos qui allait s’accommoder du surplus de charge.

    Mont Blanc

     

    Donc l’objectif de cette sortie est d’aller bivouaquer sur les hauts plateaux de la réserve naturelle du Carlaveyron en empruntant le téléphérique du Brévent. Dans l’idée de fuir les masses, le téléphérique était la seule étape qui nous rapprochait de la société dans laquelle le port d’un masque en papier devenait une normalité.

    Une fois en haut, notre balade peut débuter. Comme à chaque bivouac avec mon fils, je suis toujours excité. Partager avec lui ce moment unique en montagne est une immense bouffée de plaisir.

    Contrairement à l’accoutumée, notre chemin tout en descente quitte le sommet du Brévent à 2525m pour rejoindre les plateaux herbeux à 2200m.

    Nous quittons donc l’ambiance très minérale par un petit sentier qui ne ménage pas nos genoux et notre dos encore engourdis. Mais le panorama est parfait, sur l’aiguille du midi, le Mont Blanc, la réserve du Carlaveyron, l’aiguillette des Houches, le lac du Brévent, plus loin, les Rochers de Fiz, le col d’Anterne et celui qui nous guette du coin de l’œil, le Buet qui m’a aussi offert un bivouac mémorable.


    Carlaveyron

     

     

    Le chemin serpente dans des blocs de granite, et il nous faut anticiper chaque pas, le poids du sac ne pardonne aucune approximation. Un peu plus bas, alors que nous progressons entre quelques falaises, mon fils qui avait pris un peu d’avance, me montre quelque chose mais je ne comprends pas son signe. J’entends « L’oiseau… là, derrière le rocher… » Je ne vois rien. Mais soudain j’aperçois une boule de plume qui s’approche bien de moi et me laisse le temps de bien regarder ses belles couleurs rouge, noir, blanche grise. Son long bec et l’effet d’éventail lorsque ces elles sont déployées. Là, plus de doute, c’est un tichodrome échelette. Mon appareil photo bien évidemment au fond du sac, seul le plaisir des yeux conserva ce souvenir. Mon fils lui, avait déjà dégainé la quincaillerie, mais pas assez vite pour ce petit oiseau trop dynamique. Même en allant l’espionner derrière le rocher où il avait disparu, il n’a pu retrouver sa trace, mais en revanche, il put apercevoir discrètement un chamois qui s’abritait de la chaleur.

    Nous reprenons notre balade. Le chemin arrive vers un petit promontoire et tourne un peu à gauche. En faisant une petite halte, nous voyons au loin plusieurs oiseaux planner majestueusement. Grande envergure, déplacement en groupe, nous pensons tout de suite à des vautours. Quelques secondes plus tard, la supposition est confirmée. Nos habituels planeurs des montagnes sont fidèles au rendez-vous, ils nous survolent même assez près, comme pour nous dire bonjour. Cette fois, j’ai pu capturer le passage.

    Vautour fauve

     

     

    Vautour fauve

     photo : Martin Jeanmonod

     

    Le Brévent est un site très prisé pour le parapente. J’aurais pensé que cette activité représenterait un dérangement certain pour la faune, mais chose amusante avec ces oiseaux, c’est presque le contraire, j’ai pu les observer durant tout le week-end et ils n’hésitaient pas à voler en compagnie des parapentistes !

    Nous arrivons en vue du refuge de Bellachat et pénétrons dans la réserve naturelle. Le paysage change radicalement, les blocs de granite font place à des plateaux herbeux et marécageux, parsemés de rochers recouverts partiellement de mousse et de lichens.

    Carlaveyron

     

    Les hauts plateaux de la réserve possèdent un biotope magnifique. Tourbières, gouilles, marais, un paysage apaisant et plein de verdure. Il parait que l’on peut y apercevoir des droseras, mais je n’en ai pas vu, peut-être pas la bonne période ou le bon endroit.

    Les gouilles recueillent les eaux des ruisselets environnent en nous offrant de splendides reflets sur la chaîne du Mont Blanc. Ce sont aussi un repère pour de magnifiques libellules, des Aeschne bleues.

    Aeschne bleu

     

    J’ai lu que nous pouvions rencontrer des Cordulie des Alpes, une autre libellule typique des zones humides alpines. Mais à l’instar des droseras, je n’ai pas eu la joie d’en admirer.

    En revanche, nous avons trouvé d’autres espèces végétales présentes dans ces zones humides, le rubanier à feuilles étroites, ainsi que d’autres fleurs telles que ces silènes des rochers ou les petites astrances, qui viennent embellir les abords des gouilles et font le bonheur de ma composition.

    Silène des rochers

     

    petite astrance

     photo : Martin Jeanmonod

     

    L’après-midi s’installe tranquillement. Je suis étendu sur le gazon alpin et profite de l’instant présent. Je laisse mon regard se balader sur les montagnes, divaguer entre les nuages. J’ai beau avoir souvent l’occasion d’apprécier les sommets des Alpes du Nord, je suis toujours émerveillé comme au premier jour quand je regarde la chaîne du Mont Blanc.

    chaine du Mont Blanc

     

    Mais, mon fils en état d’alerte, me sort de ma léthargie. « Regarde les vautours là-bas… ils plongent, il doit y avoir une charogne ! » Et en effet, nos charognards qui d’habitude, effectuent de grandes traversées en planant et en esquissant à peine un battement d’ailes, se sont mis en piqué pour arriver au plus vite sur le lieu de ravitaillement.

    Ni une, ni deux, mon fils armé de son téléobjectif est déjà dans les starting-blocks. N’ayant pas encore monté la tente, je ne veux ni abandonner mon sac pour aller observer les vautours, ni me coltiner ses 23 kg jusque là-bas. Aussi je décide de monter la tente rapidement, lui m’abandonne sans vergogne pour rejoindre le lieu de la curée.  

    Vautour fauve

     photo : Martin Jeanmonod

     

    Evidemment, je le rejoins un peu tard. Trop, en tout cas pour observer un autre individu qui est venu s’inviter au festin. Un Gypaète barbu. Il venait voir si la carcasse était déjà bien décharnée afin dans prélever les os dont il se nourrit principalement.

    Je l’ai observé et immortalisé lorsqu’il s’éloignait. Mais mon fils de retour avec un sourire qui en disait long a réussi à le photographier d’assez près. Je le jalouse un peu mais suis tellement content pour lui. Je vous laisse apprécier les images de Martin.

    Gypaète barbu

     photo : Martin Jeanmonod


    Gypaète barbu

      photo : Martin Jeanmonod

     

    Il me décrit la scène des vautours avec précision. Leur façon de se nourrir, leur posture. Ces géants des airs qui s’intimidaient, ailes écartées. Tous s’affairaient autour d’un cadavre de mouton prédaté par des loups. Notre cher canidé ne va pas s’attirer les bonnes grâces des bergers, mais en tout cas par son action il a su nous offrir un beau spectacle.

    Vautour fauve

     photo : Martin Jeanmonod

     

    En revenant vers la tente, c’est encore un autre charognard qui manifeste son intérêt. Le grand corbeau et son bec puissant, qui se tient, pas loin, sur un promontoire pour juger la situation.

    grand corbeau

    grand corbeau

     

    L’après-midi s’étire, le soleil s’adoucit pour peu à peu arroser les montagnes de lumières agréables. Nous décidons de nous rendre vers une petite gouille, face aux aiguilles voisines du Mont Blanc.

    La composition est sympathique, mais à mon grand désespoir, les jolis cirrus de l’après-midi ont disparu et le ciel manque de texture. Qu’importe le panorama à lui tout seul garantit des images tout de même sympathiques.

    Un joli rocher plongeant dans la gouille, bordé de quelques brins d’herbes. Un reflet splendide des montagnes, ça me plait.


    chaine du Mont Blanc

     

    Les montagnes sont spectaculaires. De glace et de granite, elles imposent leur impassible présence. 

    montagne

    Les Drus

     

    Le plateau où nous nous trouvons est relativement désert, une tente un peu en contre-bas. Quelques-unes au loin, à proximité du refuge de Bellachat. Lors d’un bivouac, on apprécie cette tranquillité, la solitude de l’ambiance sauvage.

    Carlaveyron

     

    Les couleurs s’embellissent de minute en minute. Deux personnes nous rejoignent, je remarque très vite leur matériel – qui ressemble au notre – qui trahit leur but, nous engageons la conversation et faisons connaissance. Ils viennent pour le même objectif que nous, capturer de belles images au moment où les lumières sont au rendez-vous. C’est toujours agréable de partager ces moments avec d’autres photographes, vibrer pour les mêmes raisons, pour la même passion. Pour la petite histoire, le photographe qui nous a rejoint fait partie d’un collectif qui organise de séjours et des workshops. Je ne le connaissais pas, mais connaissais ses collègues. Il organisait un séjour photo de paysage montagne.
    Ce fut une bien belle surprise que de le rencontrer.

    chaine du Mont Blanc

    Mont Blanc

     

    La nuit s’installe gentiment, nous prenons congé de nos camarades en nous donnant rendez-vous le lendemain pour le lever de soleil.
    De retour à la tente, mon fiston ne demande pas son reste et rejoint ardemment son sac de couchage.

    Pour ma part, je ne peux me résoudre à terminer la soirée sans profiter de ce beau ciel étoilé. La pollution lumineuse reste acceptable malgré la vallée de Chamonix malheureusement bien éclairée. Petit à petit mes yeux s’habituent à l’obscurité, le Mont Blanc est majestueux et dévoile une magnifique voie lactée qui le chapote. Je m’imprègne de ce moment privilégié. J’ai l’impression d’être ailleurs, de me noyer dans l’immensité de l’univers, de flotter dans les cieux.
    Je capture cette belle voie lactée qui surgit du Mont Blanc telle une autoroute astronomique.

    Voie lactée

     

     

    Cerise sur le gâteau, nous sommes dans la période de Perséides, quelques beaux événements se déroulent justement dans cette période et cela me pousse à prolonger la veillée. Et le ciel me le rend bien car c’est un spectacle céleste qui se joue devant mes yeux, de belles étoiles filantes lacèrent le ciel à intervalle répété.

    Une soirée qui s’achève dans l’harmonie, je m’installe dans mon sac pour un réveil matinal.

    une nuit en montagne

     

     

    Le réveil sonne, il est 4h30. Une heure impensable pour certain, mais parfaite pour moi. J’ouvre la tente, le ciel est clair et bien étoilé. Mon fils se réveille aussi, motivé à capturer ce lever de soleil.

    Quelques minutes plus tard, nous sommes prêts pour rejoindre le spot. Les montagnes sont belles, elles vont nous offrir un beau moment, c’est évident.

    Notre petite gouille nous révèle un reflet magistral sur les montagnes du Mont Blanc. Les étoiles scintillent encore pour une poignée de minutes. Elles meublent parfaitement un ciel malheureusement trop dégagé.

    chaine du Mont Blanc

     

    L’aube s’installe et avec elle des lumières insolites illuminent le ciel qui découpent les cimes.
    Entre temps nos amis de la veille nous ont rejoint et on partage des impressions et des anecdotes.
    Puis l’astre tant attendu caresse les plus hauts sommets pour notre plus grand bonheur.

    Mont Blanc sunrise

     

     

    Puis les étendues vertes et les montagnes aux alentours, sont également baignées par la douce chaleur naissante. C’est un moment de sérénité qui nous plonge dans le calme, et on en profite !

    Mais l’heure tourne et nous saluons nos amis et regagnons notre tente.

    Carlaveyron

     

     

    Arrivé vers la tente un troupeau de mouton se dirige droit vers nous avec évidemment leur lieutenant de sécurité qui ne m’inspire pas forcément confiance. On décide de les laisser passer en attendant dans la tente. Un moment plus tard, les cloches s’éloignent. Et nous pouvons enfin faire chauffer l’eau du thé ! La cohabitation peut se révéler parfois délicate avec le pastoralisme, mais voilà, il faut faire avec. Malgré tout le respect que j’ai pour cette activité, je comprends assez la difficulté qu’ils ont pour tolérer les grands prédateurs. Heureusement, certains comprennent les enjeux et acceptent de partager la montagne et la nature.

     

    La matinée se consume, nous plions la tente et prenons la direction du refuge de Bellachat. Un joli petit chalet accroché à la pente, face au Mont Blanc. Bien placé, il est fort probable qu’on y revienne pour profiter d’un séjour en montagne sans les kilos du bivouac.

    La journée est belle, et nos têtes sont déjà remplies de belles images.

    En remontant, nous décidons de prendre un chemin un peu écarté de l’itinéraire principal. Moins fréquenté, plus propice aux rencontres de la faune sauvage, nous espérons encore revoir cette petite flèche rouge, gris-noir, notre tichodrome. Aperçu la veille, mon fils connait parfaitement ses mœurs et son habitat. Et en effet, nous apercevrons le bel oiseau de manière furtive.

    En continuant notre balade, nous voyons quelques marmottes et leur marmottons, se promener dans les enrochements.

    En regardant autour de nous, quelques passereaux nous suivent. Peu farouche, et jouant sur les arrêtes de granites, des rougequeues noirs nous donnent encore une belle excuse pour sortir les téléobjectifs et capturer ces visiteurs.

    rougequeue

     

    D’un gabarit bien plus imposant, ce sont d’autres occupants des airs qui viennent planner.

    Les vautours fauves réalisent de grandes trajectoires linéaires, et nous remplissons encore nos cartes mémoires. Ils nous accompagneront presque jusqu’au terme de notre balade.

    La télécabine du Brévent est à quelques lacets. On regarde derrière nous pour contempler une dernière fois ce magnifique haut-plateau du Carlaveyron. Il nous a dévoilé son grand potentiel tant en termes de paysage que les merveilles de la faune et la flore.

    Carlaveyron

     

    Je vous propose une balade animée du séjour.

     

     

     

    Une fois n’est pas coutume, nous jurons d’y revenir. Ce fut une découverte fantastique. La nature nous a encore comblé.

      

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