• Fascinant Chambeyron

    26 Août 2019


    Fascinant Chambeyron

     

    Ubaye, Alpes de Haute-Provence

     

    Me voilà de retour en Ubaye chez mon ami Fabien pour une belle expédition en montagne.

    Remontons quelques mois en arrière. Nous sommes en janvier, et comme chaque année, je guette toujours les dates du Festival photo de Cluses : Images et Neige. Un beau rendez-vous pour découvrir des artistes amoureux d’animaux et de cimes. Donc j’ai pris l’habitude d’arpenter les allées de cette exposition et de rêver devant ces belles images.

    Au détour d’un couloir, je tombe nez à nez avec Julie et Fabien Dal Vecchio, ravi de les revoir. Puis, dans nos discussions, Fabien me parle d’un nouveau stage qu’il veut mettre en place, avec des ascensions à plus de 3000m, des aiguilles, des falaises et des sentiers escarpés. Il recherche des personnes qui en ont un peu dans les mollets. Il ne m’en faut pas plus pour être séduit par le projet.

    Chambeyron

     

    En cette fin Août, me voilà donc sur la route du Sud en direction de Gap, puis Barcelonnette, ma destination. J’ai rendez-vous alla casa Dal Vecchio. Un accueil royal nous attend. L’ayant déjà expérimenté en 2017, je sais qu’on va passer une excellente soirée. A cette occasion, je vais faire connaissance avec les autres membres du groupe.

    Mais avant cela, j’avais repéré lors de ma première venue, qu’un petit village avant Barcelonnette, hébergeait un site de « demoiselles coifées ». Ces colonnes minérales érodées par le temps et les éléments. Alors étant un peu en avance sur le timing, je m’enfile sur une petite route qui me conduit à un chemin qui grimpe sérieusement. Et j’arrive enfin devant ces curiosités géologiques. Une colonne que l’on croirait friable comme du sable, supporte un rocher imposant. C’est impressionnant.

    Demoiselles coiffées

     

    Et en effet, nous arrivons tous successivement chez les parents de Fabien. Après avoir fait connaissance, les discussions s’envolent et fusent dans tous les sens. Un repas succulant, et de franches rigolades animent la soirée. Mais voilà, le programme du lendemain s’avère consistant et on ne tarde pas à rejoindre nos lits.

    Réveil assez tôt. Après un petit déjeuner copieux, nous chargeons nos sacs dans la voiture et nous prenons la route de Saint-Paul-sur-Ubaye, puis la Fouillouse. Nous allons découvrir le massif du Chambeyron.

    C’est parti, après avoir traversé le village de la Fouillouse, nous avançons dans un vallon parsemé de mélèze. Le sentier traverse de belles prairies alpines.

    vallon de la Plate-Lombarde



    Ce vallon respire la tranquillité, il est vaste, pas trop encaissé, avec une toile de fond splendide. Des sommets impressionnant comme la Meyna. Le village au départ étant déjà assez haut, quasiment 1900m d’altitude, tous les sommets qui nous entourent sont souvent à plus de 3000m, cela nous plonge dans une vraie ambiance alpine.

    Peu avant que nous changions de direction pour rejoindre le pas de la Couleta, nous prenons quelques minutes pour profiter du paysage. En cette fin Août, desséchée par des précipitations devenues timides, les couleurs pré-automnales affichent des tons chauds. Je joue avec les ombres de ce vallon et la chaude couleur qui souligne les sommets imposants en arrière-plan.

    La Meyna

     

    Après une monté bien engagée, nous arrivons au pas de la Couleta à 2750m. Une vue splendide.
    On rentre dans la vallée du Chambeyron, avec sur notre droite, le Brec de Chambeyron, un sommet mythique de cette callée. Et dans le fond du vallon, on devine le lac Premier et le refuge du Chambeyron, notre maison pour les deux prochaines nuits.

    Pas de la Couleta



    Cerise sur le gâteau, à cette altitude la végétation devient rare, mais il est une espèce qui brave la hauteur et qui brille de son étoile. L’edelweiss. Cette belle perle cotonneuse est un vrai régal quand on la rencontre. Je ne l’avais pas aperçue depuis des années. On la rencontre souvent au-delà de 2000m d’altitude dans un biotope très minéral. Cependant, j’ai appris récemment qu’on pouvait en trouver dans un endroit très précis sur un sommet du Jura, et son modeste 1650m d’altitude dans de belles prairies d’alpage.

    Edelweiss

     

     

    Arrivé au refuge du Chambeyron, on règle deux ou trois détails pour l’hébergement et Fabien nous propose d’aller crapahuter sur un sommet en face. De nombreux cumulus se développent sur les massifs mais nous tentons le coup. Sachant qu’un ciel pareil peut nous proposer des ambiances de dingue, mais aussi nous pousser à rentrer au pas de course.

    Le long du sentier, je ne manque pas de remarquer quelques pépites florales. Ici, de belles teintes mauves et de petites clochettes groupées pour ces gentianes champêtres.

    Gentiane champêtre



    Après une bonne montée, nous atteignons le pas de la Souvagea, au pied de la pointe d’Aval, un sommet qui fait de l’œil à Fabien, mais ce ne sera pas pour cette fois.

    En revanche, le panorama est grandiose. D’un côté, des falaises abruptes chapotées par des nuages menaçants, s’inscrivent dans une scène parfaite.

    Chambeyron

     

     

    Les nuages qui assombrissent le ciel, font ressortir les contrastes et les textures des falaises et je m’amuse à essayer de trouver des lignes qui mettent en valeur ces détails.

    Chambeyron

     

     

    Sur l’autre versant, nous contemplons le lac Premier lové au pied des montagnes, éclairé par quelques rayons de soleil qui frappent parfaitement la roche.

    Lac Premier

     

     

     

    Les nuages restent bien menaçants, et la raison veut que nous ne tardions pas à rejoindre le refuge, car il reste une bonne distance à redescendre.

    Le soir se passe à merveille, on rigole bien. L’ambiance est très conviviale, on fait connaissance avec nos voisins de tables. J’aime vraiment bien ces moments de partage, discuter avec des gens qui sont passionnés par les mêmes choses. On parle montagne, on parle rando, on parle photo, le top.

    C’est tout de même l’heure d’aller récupérer des forces et de rejoindre nos couchages. Le réveil sera tôt, le programme est ambitieux.

    Après une bonne nuit, on se retrouve devant un bon petit dej’ bien venu et précieux. Aujourd’hui, de la calorie va être brulée !
    Nous voilà prêt pour engager la monté.  

    Le sentier s’enfuie dans le vallon où se succèdent un cortège de petits lacs ayant tous leur charme. Ces petits plans d’eau sont encaissés au pied des aiguilles de Chambeyron, un massif d’arrêtes et d’aiguilles impressionnantes qui imposent le respect.
    L’air est frais, le soleil n’a pas encore pénétré le vallon. Mais au détour d’un petit renfoncement, l’astre embrase le gazon alpin et ses duvets d’anémones qui s’illuminent.

    Chambeyron

     

     

    Quelques foulées plus haut, nous arrivons vers notre premier lac, le lac Long. Une belle étendue encaissée dans laquelle vient refléter parfaitement les aiguilles de Chambeyron.

    Lac Long

     

     

    Juste au-dessus du lac, Fabien nous apprend qu’un grand pierrier pousse des rochers dans le vallon. Mais cette écorce minérale cache de la glace. Un glacier rocheux lacère les falaises sous le Brec de Chambeyron. Fabien qui ne loupe pas une occasion d’apporter un peu d’humour, nous propose d’aller faire quelques figures aériennes sur la crête du glacier. Le résultat en ombre chinoise s’inscrit dans un petit délire sportif et amusant au cœur de la montagne !

    Silhouette

     

    Le chemin silionne dans un univers très minéral. La végétation est très rase et peu de fleur viennent habiller le décor, mais n’oublions pas que nous évoluons entre 2700 et 2900m. Nous poursuivons ainsi notre ascension.

    Au fond du vallon, nous découvrons un lac spectaculaire qui porte bien son nom. Le lac des neuf couleurs. Plan d’eau en forme de cœur qui selon la lumière et l’endroit d’où on le regarde, les teintes sont totalement différentes. Mais nous ne faisons qu’une petite pause, car il nous reste encore de la route !

    Nous prenons la direction du col de la Gypière à la frontière italienne. Le panorama est fantastique.
    Les nuages se développent, sans nous inquiéter mais plutôt en nous excitant. Les ambiances se révèlent.

    Pour atteindre notre destination, la tête de la Fréma, nous attaquons un sentier plus escarpé, qui, en avalant le dénivelé, nous offre presque un moment d’extase à chaque foulée.

    Chambeyron

     

     

    Un joli lac italien sait s’imposer dans le décor montagneux. Lago del Vallonasso di Stroppia.

    Laggo del Vallonasso

     

     

    De ce point de vue, le lac des neuf couleurs pend une tout autre dimension. Quelque part, je ne regrette pas d’avoir attendu pour le shooter lorsque j’étais sur sa rive. D’ici, les couleurs se révèlent.

    Lac des Neufs couleurs

     

     

    Et dès que notre regard s’envole à 360 degrés le panorama nous emporte au paradis.

    Lac des Neufs couleurs

     

     

     

    Arrivés en haut de la tête de la Fréma, l’extase est à son apogée. De tout côté, le paysage est magique, les arêtes, les dalles vertigineuses, les falaises impressionnantes, les jeux de lumière sur la roche, le tout baigné dans une ambiance torturée par les nuages qui s’accrochent amoureusement aux sommets.

    Chambeyron


     

    Une image que j’ai adoré faire. Notre coach Fabien, nous gratifie de sa personne sur un promontoire rocheux. L’incrustation de l’humain dans un paysage est un exercice qui ne m’est pas familier. Et je dois dire que le résultat est vraiment génial. Je fige Fabien dans son jardin.

    Seul au monde

     

    Après avoir cassé la croute à plus de 3100m d’altitude dans un décor de rêve, nous redescendons vers le lac des neuf couleurs. Ce vallon est formidable par la quantité de lacs qui s’y trouve. Cela apporte une harmonie entre l’eau et la pierre.
    Nous en faisons le tour du lac et nous nous arrêtons vers deux monolithes posés là comme dans un film de science-fiction. Une belle occasion pour figer la scène dans une pose longue.

    LAc des neufs couleurs

     

    Peu de temps après les nuages s’accrochent à nouveau sur les sommets. C’est le Brec de Chambeyron qui attire mon attention. De belles ambiances bien austères, de la brume caresse les pics acérés.

    Brec de Chambeyron

     

    Malgré les nuages, pas d’inquiétude sur l’évolution du temps. Point d’orage en vue, par conséquent, nous profitons pleinement du moment pourvu d’ambiances magiques. Néanmoins, l’heure tourne et il nous faut rejoindre le refuge.
    Sur le sentier du retour, au détour de quelques creux de rochers, je découvre avec plaisir une jolie plante typique de ce milieu, du génépi. Plante emblématique des montagnes, rare et recherchée pour la divine boisson qui porte son nom ! 

    La fatigue s’empare de nos muscles, mais avec des étoiles plein la tête, nous déambulons sur le sentier. Une amie des montagnes joue sur la prairie alpine. Une amie que je rencontre souvent et qui m’émeut à chaque fois. Vêtue de sa fourrure, une belle marmotte nous regarde de son œil espiègle.

    marmotte

     

    La soirée se passe, mais est loin d’être terminée. Au programme, photos nocturnes, ciel étoilé et voie lactée !

    Fabien nous explique la théorie. Personnellement, je connais déjà bien la technique, mais quelques combines sont toujours bonnes à prendre. La nuit installe tranquillement sa douceur, quelques étoiles s’illumine dans le ciel alors que Le Brec de Chambeyron troque ces teintes chaudes de fin de journée, puis froides du crépuscule, pour bientôt s’effacer dans l’obscurité afin ne laisser que l’ombre de lui-même.

    Notre vision s’étant habituée à l’obscurité, les étoiles nous dévoilent leur immensité. Puis elle apparait, devant nos yeux innocents. Grandeur céleste, la voie lactée devient notre sujet de la soirée.

    Après quelques essais, je trouve une belle composition qui me plait. La ligne de la montagne s’interrompt en V pour laisser jaillir la voie lactée comme un feu d’artifice. Un petit clin d’œil de Jupiter qui s’invite au spectacle comme un cerbère qui surveille la scène.

    Voie lactée

     

    Après s’être noyé dans la nuit et ses mystères, nous finissons le shooting dans la salle du refuge autour des rires et des anecdotes de photographe.

    Le lendemain, c’est la descente et le retour au village de Fouillouse, par une belle matinée ensoleillée. Comme toujours le chemin du retour me semble horriblement long, mais dans une ambiance tellement sympathique qu’elle s’intègre totalement dans le séjour.

    C’est dans sur les pentes du versant sud de la Souvagea que nous amorçons notre descente. Très minérale au début, mais peu à peu nous retrouvons la végétation. Petits conifères de l’étage sub-alpin puis le retour des mélèzes. Après un long chemin, nous apercevons le village. La fin du périple se profile.

    Chambeyron

     

    Mais l’aventure n’est pas encore terminée. Comme à l’accoutumée, un repas succulent concocté par les parents de Fabien, va clore magnifiquement ce séjour. Et je remercie encore Fabien pour nous avoir fait vivre cette aventure.

    Ainsi, je recommande chaleureusement ces séjours photographiques. Pour tout amoureux de montagne, de randonnée et de paysage alpin, le tout organisé de main de maître par Fabien dont voici le site web :

    https://www.visunature.com/sejours

     

     

     

     

     

     

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