• Sales, son vallon et ses cascades

     

    23 juillet 2020

     

    Haute-Savoie, France.

     

    Il était une fois… un vallon préservé, au cœur des montagnes haut-savoyardes. De part et d’autre, des falaises abruptes, une ambiance très minérale et en son milieu, un torrent qui donnait naissance à une profusion de cascades.

    Aujourd’hui, je vous emmène découvrir ce petit théâtre de la nature.

    Vallon de Sales

     

    Après avoir longé un bras de la rivière de mon enfance, le Giffre, nous montons rejoindre le point de départ de notre sortie. Une balade que l’on va partager en famille.

    C’est dans une ambiance forestière que s’installe la randonnée. Témoins d’un milieu très humide, les épicéas évoluent sur un tapis de mousse qui s’approprie le décor tout entier. Après une poignée de minutes, une première halte s’impose non loin des cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz. Deux chutes d’eau jumelles qui lacèrent des petits bosquets de conifères. Mais c’est dans le détail que je vais trouver l’inspiration. Des gouttelettes d’eau pulvérisées sur la mousse, pour magnifier les courbes et le relief, le tout coloré par la palette de l’arc en ciel.

    cascade de la Pleureuse et la Sauffaz

    Sales, son vallon et ses cascades 

    cascade

     

    Après cette pause brumisée, la balade sort peu à peu de l’environnement forestier. Devant nous, la sente s’enfonce dans une vallée qui se resserre progressivement. A droite, la combe des Foges. Pour lui répondre, les lanches de Sales, surplombées par la majestueuse pointe de Sales. A 2497m, c’est le point le plus septentrional de la chaîne des Rochers des Fiz.

    Pointe de Sales


     

    Des dalles de calcaire impressionnantes se dressent devant nous comme pour affirmer leur présence. Au milieu du vallon, le torrent de Sales anime le creux du vallon. D’abord paisible, serpentant dans une étroite plaine, il deviendra fougueux un peu plus haut, dévalant les parois et les rochers en formant de somptueuses cascades.

    Torrent de Sales

     
     

    Au fur et à mesure de notre progression, nous découvrons les cascades qui s’enchainent. Parfois, discrètes, descendant les petites dalles calcaires entourées de mousse, et parfois, vertigineuses, se jetant du haut des falaises dans une violence soulignée par un grondement déterminé.

    Torrent de Sales et les cascades 

    Torrent de Sales et ses cascades
     

     

    Je me suis juré de revenir visiter ces chutes d’eau pour les magnifier sous des ambiances plus confidentielles. Sous un ciel étoilé notamment, ou saluées par les lumières de la pleine lune.

    Les chutes d’eau sont l’expression du torrent de Sales qui trace son chemin dans la vallée escarpée. Cette dernière se resserre de plus en plus jusqu’à étrangler le sentier qui peine à trouver un itinéraire dans les rochers. La dernière étape de la balade traverse justement un passage escarpé, qui surplombe le torrent en contrebas.

    Passé la porte de cet amphithéâtre, nous découvrons un plateau où les lapiaz s’invitent au décor.
    Un coup d’œil dans notre dos, nous devinons en arrière-plan, les montagnes du Criou coiffées de volumineux cumulus.
    et devant nous se dévoile le charmant petit village de Sales.

    Lapiaz et vallon de Sales

      

    Un lieu d’histoire, un lien de passion. Déjà cités en 1207, le plateau de Sales est un lieu immémorial dans la pure tradition montagnarde du Faucigny.
    Autrefois, passage d’archéologues et autres scientifiques, les chalets de Sales fut plus tard occupés par une communauté de femmes et d’enfants affairés aux travaux d’alpage pendant que les hommes s’attelaient aux foins et labeurs des champs. Lieu d’estive pour les troupeaux de vaches, qui faisaient la belle réputation de l’alpage. Selon les dires, les pâturages étaient les plus renommés de la région pour offrir de quoi confectionner les meilleurs beurres et fromages. Dans les années 1950-60, les montagnards qui fréquentaient le massif possédaient leur vétuste chalet à Salles. Mais dans les années 1970, le semblant de refuge était en mauvais état. Le CAF tenta de réhabiliter le site, mais trop pris par des projets d’envergure en haute montagne, aucune suite n’y sera donnée. Comble de la mésaventure, en 1975, le refuge fut incendié.

    La version du refuge que nous connaissons, revoit le jour en 1981. Au style des alpages de Sixt, l’habitation était sobre et rustique. C’est la famille Mogenier qui officie. Petit à petit, l’établissement s’étoffera et les gardiens forgeront une solide tradition de l’accueil. Le ravitaillement était fait à dos d’homme qui parfois devenait délicat au passage du pas de Sales. Les Fondues, les omelettes, les beignets et les matafans (galettes de pomme-de-terres dans la pure tradition montagnarde) émerveillaient le palais des visiteurs.
    Le refuge surveillait le passage des amateurs de belles randonnées. Le Dérochoir, la Portette, le passage vers le désert de Platé, la Pointe de Sales et encore bien d’autre. Dès 1985, le refuge produisait sa propre électricité grâce à ses panneaux photovoltaïques, pionnier en la matière.

    Mais en 1999, une avalanche ravage entièrement deux bâtiments dont le refuge. C’est un coup rude pour la famille Mogenier, mais leur détermination et leur courage permettra d’ériger un nouveau refuge.

    En 2014, Roland et Elisabeth Mogenier fêtent leurs 32 saisons de gardiennage avant de passer le flambeau à leurs enfants.  

    Chalets de Sales

     

    Le vallon de Sales et ses chalets nous accueillent et nous trouvons un petit coins calme surplombant le village.

    Je profite de ce moment tranquille pour saisir quelques belles lumières sur la flore et la faune.

    gentiane jaune

    nigritelle noire

    lézard des murailles 

    gentiane pourpre

     
     

    Puis l’heure est venue de quitter ce vallon magique respirant la sérénité. Nous repassons devant le cortège de belles cascades

    cascades

    cascade

     

     

    Au bas du sentier sillonnant la première vallée, les impressionnantes lanches de Sales au bout desquelles trône la pointe de Sales, inspire un grand respect. Nous observons furtivement un gypaète barbu dont je sais qu’il fréquente régulièrement les lieux.

    vallon de Salles 

     

    Une magnifique randonnée que l’on peut faire en famille, dans un cadre féérique. C’est devenu une balade presque habituelle, je ne m’en lasse pas. Pleine de charme en toute saison. 

     

     

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  • Bretagne sauvage, de sable, d’eau et de rocher

     
    20 juillet 2020


    Finistère nord

     

    Je connais un pays ou la terre s’achève

    Plongeant dans l’océan en toute liberté

    En ce lieu notre rêve vers l’infini s’élève

    Empruntant à l’oiseau son vol d’éternité

     

    Ici parfois la lande gémit sous les coups de vent

    Son cœur de bruyères et de genêts semés

    Elle porte le deuil d’innombrables enfants

    Trop épris d’aventures, ou seulement affamés

     

    La mer se rebelle contre ces assaillants

    Qui viennent l’éventrer pour piller ses entrailles

    Ses tempêtes sont le fruit de cris étourdissants

    Et des larmes dont elle noie les côtes de Cornouailles

     

    Son désespoir la jette du haut de la falaise

    Dans l’écume impatiente d’envahir ces contrées

    Dont le vent lui explique le mystérieux malaise

    Sorts jetés par les celtes aux femmes endeuillées

     

    Car avant d’attirer les marins assoiffés

    La Bretagne fut peuplée de fées et de magiciens

    Qui vivaient dans les terres les yeux vers les sommets

    Éloignés de la mer dont ils ne savaient rien

     

    Mais parfois son rivage se fait plus accueillant

    Se recouvre de sable aux coquillages nacrés

    La vague comme une main que la mer nous tend

    Construit un sanctuaire pour une paix sacrée

     

    - Véronique Monsigny -

     

     

    Plage de Bretagne

     

     

    C’est dans une contrée connue que nous revenons sans cesse, comme un havre de paix qui sait éponger notre soif de tranquillité.

    Dans la douce ambiance des embruns salés, je respire, je revis. Des lumières de l’aube quand les hommes dorment encore, à celles du crépuscule, la nuit tombante, je remplis mes souvenirs de belles images.

    Sur les plages, une poignée de tournepierres à collier s’acharne à muscler leur patte dans des courses amusantes à la frontière des vaguelettes qui viennent caresser la plage.

    Bécasseaux Sanderling, huitrier-pie, grand gravelot, aigrette garzette, et autre goéland et mouette animent ces lieux où j’aime admirer le large, l’océan infini.

    Tournepierre à collier

    Mouette



    Des dizaines, que dis-je, des centaines de kilomètres de sentiers se livrent aux marcheurs les plus courageux. Un jour peut-être, j’emprunterai le fameux sentiers des douaniers, ce GR très réputé qui entoure la région comme une ligne entre la mer et la terre, confrontation des éléments et des esprits.

    Pour l’instant je me contente de divaguer autour de notre point de chute mais quel spectacle.

    Pointes, dunes, falaises, rocher, un décor de rêve pour abreuver nos pensées.

     

    Bretagne

     

     

    Au-delà de notre planète se promènent également des éléments remarquables. En cette été 2020, nombreux sont ceux qui se sont intéressés à une comète qui est venue flirter avec notre environnement stellaire. Son petit nom, NeoWise, pas très romantique, mais hérité du nom du télescope qui l’a suivie. De son vrai nom C/2020 F3, non nous ne sommes pas dans Star Wars, mais les scientifiques ne sont pas très réputés pour leur imagination artistique. Cette comète méritait bien un réveil précoce. J’ai ainsi saisi ce visiteur dans une ambiance océanique.
     

    NeoWise

     

     

    Ce matin-là mon inspiration me souffle à l’oreille, de m’attarder sur le quartier de lune. Amusante expérience de figer au téléobjectif notre satellite, même en n’ayant aucune vraie expérience de capture des éléments du ciel. Un univers tout à fait passionnant.

    La Lune

     

     

    Un peu plus loin, à quelques unités astronomiques, je remarque Jupiter. A l’œil nu, une simple étoile qui brille plus que les autres, mais au téléobjectif, on découvre une vision passionnante de ses lunes, Europe, Io, Callisto et Ganymède. Je ne m’avancerais pas avec certitude pour affirmer ce que j’ai observé, mais leur taille de plusieurs milliers de kilomètre comparée à celle beaucoup plus modeste de leurs nombreuses petites sœurs, me laisse penser que je ne suis pas loin de la vérité.

    Jupiter

     

     

    Outre les nombreux limicoles et autres oiseaux que l’on peut apercevoir en bord de mer, j’ai également pris du temps pour admirer la faune qui peuple les dunes et les rochers

    Pipit maritime

    Pipit maritime

     

    Machaon

    Machaon pris en plein vol

     

    Machaon

    Machaon


     

    Les dunes regorgent de vie. Une flore qui a su s’adapter à la pauvreté du substrat et à la rigueur du climat. Tel que les panicauts maritimes (Eryngium maritimum) ou champêtres (Eryngium campestre) tranchent avec leur couleur bleuté ou vert jaunâtre, sur le beige des dunes.

    Malgré sa détermination à vivre en ces lieux, cette belle plante souffre de la surfréquentation de son habitat. Les organismes de préservation sont très actifs pour sa protection et il est extrêmement important de respecter les règles qui sont fixées afin de préserver cette magnifique plante en déclin.

    Panicaut maritime

    Panicaut maritime

     

    panicauts champetre

    Panicaut champêtre



    Nous avons pris pour habitude de nous balader sur la plage jusqu’au petit phare, tout est paisible, les couleurs sont belles.

    Phare de Pontusval

     

     

    On pourrait passer des heures sur les bords de plage tellement les couleurs sont majestueuses.

    Nous ne nous lassons pas de venir jusqu’à cette petite maison coincée entre les rochers.

    Très fréquentée la journée, un peu moins le soir, c’est le moment idéal pour immortaliser le tableau. Le tout agrémenté de quelques nuages qui n’imaginent pas à quel point ils sont essentiels à la composition de mon image.

    Meneham

    plage du soir

    plage du soir

     

     

    Plus tard dans la soirée, une balade sur le sentier des dunes, je m’attarde en attendant de voir l’astre sombrer dans l’océan. En ces heures, les promeneurs se font plus discrets. La fraîcheur de Bretagne me saisit, le paysage s’embrase de mille ambiances et de lumières fantastiques. Je passe de longues minutes à contempler l’horizon. Les nuages viennent à merveille, ponctuer la scène. Le temps semble se fondre dans la palette de couleur qui s’offre à moi.

    Le soleil se cache derrière les rochers, en réchauffant la couleur du sable de ses derniers rayons, peignant en rose, orange, jaune, mauve les nuages qui se déchirent au gré des brises du soir.

    Le spectacle est complet.

    Bretagne sunset

    Bretagne sunset

    Bretagne sunset

    Bretagne sunset

     

     

    Je rêve encore d’admirer la grandeur de l’océan sous le déchainement des tempêtes, mais même durant ces calmes soirées d’été, j’aime me perdre dans mes pensées, en arpentant les sentiers bretons empreints de tranquillité.

    Bretagne sauvage

     

     

     

     

     

     

     

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  • Pureté et beauté du Jura

    8 juillet 2020

    Chaîne du Jura – Le Reculet

     

    Dans un enchaînement de trois soirs de randonnée jurassienne, je retrouve un sommet Ô combien apprécié. Des fleurs un peu exclusives, des falaises impressionnantes et une cime presque la plus élevée de la chaîne. C’est toujours un plaisir pour l’esprit et pour la balade où nos muscles chauffent un petit peu.

    Le Reculet

     

     

    Je connais bien le sentier qui conduit au Reculet. Je m’élève rapidement, pas d’échauffement, on tape dans le raide dès le début.

    Mais très vite la forêt s’éclipse pour dévoiler une vue imprenable. A l’orée de la forêt je recherche une orchidée qui me fascine. Je sais qu’elle est présente dans une clairière proche d’un éboulis rocheux. La période est parfaite, elle doit être par là. Cette fleur m’a subjugué. De cette première rencontre est née une passion pour les orchidées.

    Cette belle demoiselle se nomme l’Epipactis rouge sombre, Epipactis Atrorubens, resplendissante et colorée.

    Epipactis Atrorubens

     

    Ce n’est que le début de ce feu d’artifice floral. Les belles jaunes me tendent les bras, c’est d’abord la digitale à grandes fleurs (Digitalis grandiflora) et ses généreuses clochettes jaunes.

    Digitale

     

    Ensuite, la sulfureuse Aconit Tue-loup et sa grappe toxique.

    Aconit tue-loup

     

    Le creux de Narderan et son chalet d’alpage nous ouvre la vue sur les pâturages du Jura, terre de pastoralisme où les troupeaux partage l’herbe avec les hardes de chamois.

    Narderan

    La balade est agréable, le chemin trace un trait sinueux dans la prairie, quelques gros blocs calcaires jalonnent l’itinéraire. Ces derniers offrent un beau promontoire pour les traquets motteux, toujours curieux de ce qui se passe en ces lieux.

    Traquet motteux

     

    Un peu plus haut, je reconnais la forme gracieuse des Lys martagon. Attirée par leur prestigieuse fleur rose, un syrphe s’approche des étamines de manière intéressé, jouant ainsi son rôle précieux de pollinisateur.

    Lys martagon

     

    La promenade continue en montant sous l’impressionnante falaise qui marque la ligne de crête, tels les remparts d’un château fort qui surveillent la vallée en contrebas. La randonnée se termine sur une pente plus clémente jusqu’à la croix métallique qui marque le sommet.

    Le soir décore le ciel de traînées nuageuses ponctuant son dégradé pastel. L’ambiance se fait feutrée et douce. Les fleurs montagnardes jouent avec les jeux d’ombres et les teintes chaudes.

    Raiponse

    fleurs

    Aster des Alpes

     

    Parfois le ciel nous réserve des spectacles extraordinaires. Les nuages dessinent de formes surréalistes. Proches du soleil, ils créent une iridescence qui excite notre imaginaire et enchante nos yeux.

    Iridescence

     

     

    La chaîne du Jura n’est point une montagne aux falaise abruptes, aux arrêtes acérées, aux pics perçant les cieux. Mais pourtant, son caractère sauvage contraste avec les rondeurs de ses sommets qui laissent glisser la sérénité sur ses alpages.

    Le Reculet

     

     

    L’été suspend le temps et le soleil tarde à ce coucher. Bientôt les pentes se refroidissent, abandonnant la plaine en contrebas dans la fraicheur nocturne. La brume se faufile entre les vallons. Le ciel se pare de mille nuances allant du bleu à l’orange en passant par le rose.

    Le Jura

     

    De l’autre côté, le Mont Blanc aussi nous salue pour s’enfoncer dans l’obscurité, blotti sous un plafond aux couleurs pastelles.

    Mont Blanc

     

    Les minutes défilent et la nuit se présente, elle engloutit le peu de clarté qui subsiste. Un dernier regard sur les combes et les forêts du Jura, qui ne sont plus que des silhouettes sombres. Leurs crêtes s’endorment dans la brume froide, sous des nuages gris-roses. Dernier frisson avant de s’abandonner aux rêves et aux étoiles.

    Le Jura

     

    C’est ainsi que je conclus ma balade spirituelle de cette chaude journée de juillet.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Soirée nature au Colomby

     

    7 juillet 2020

     

    Chaîne du Jura – Ain

     

    Une soirée de Juillet, dans la chaude ambiance de la plaine, animée par la manifestation parfois fort bruyante, de nombreuses personnes trop heureuses de cette période estivale. Un monde que je fuis dès que je peux, pour rechercher le calme et le silence de la nature.

    Ce soir, le Jura me tend les bras. Un ciel paisible, un sac déjà prêt à partir, un timing millimétré pour se gaver de belles lumières. C’est parti.

    Jura



     

    Le chemin forestier se charge de me plonger dans une atmosphère onirique aux mille senteurs. Parfum de sous-bois, les feuilles sèches, la mousse, les sapins, la terre. Plus haut, les pâturages me livrent les odeurs des prairies alpines occupées par ces belles dames en robe brune et blanche, et aux sonnailles mélodieuses.

     

    Au-delà des chalets d’alpage, je surprends un jeûne chamois et sa mère. Le petit cabri encore effarouché par son environnement ne quitte pas sa mère d’un sabot.

    Ils sont beaux parmi les gentianes jaunes toutes en fleur.

    Chamois

     

    La pente escarpée du pas de l’Echine me rapproche de mon objectif du soir. La température est idéale. Pas un humain aux alentours. Quelle joie de pouvoir encore se perdre dans ces montagnes en toute solitude. C’est malheureusement de plus en plus rare.

    Jura

     

    névé

     

    Malgré le climat chaud de ce début d’été, subsistent quelques névés. Et je suis toujours éblouis par la détermination de certaines fleurs à s’émanciper dès la neige fondue. Telles ces Crocus qui percent les quelques centimètres de neige tendre, pour dévoiler avec force leur couleurs et leurs pétales. Ou ces Soldanelles et leur si fragile corolle qui colorie de violet-mauve, le sol déneigé encore vierge de nouvelle végétation.

    soldanelle

     

    La magie s’opère. Les crêtes de la haute-chaîne du Jura offre un panorama à 360 degrés qui ne laisse personne indifférent. Devant nous les falaises plongent vers les épaisses forêts des contreforts du Jura. La fine bande du Pays de Gex à l’étroit face au lac Léman puis au loin les Alpes et le toit de l’Europe.

      

     

     Arrivé sur les crêtes, je contemple les collines que je connais bien. Les ombres s’étirent au fil de la descente du soleil sur l’horizon.

    Une faible brume envahit les fonds de vallée. La haute-chaîne du Jura surplombe le pays gessien tel un rempart qui garde un œil sur le plateau. Au loin le défilé de l’écluse qui marque la frontière de cette enclave.

    Colomby

     

    De l’autre côté, les falaises abruptes mènent vers la Faucille et au loin, la Dôle.

    Un contraste tranchant entre paisible pâturages et cassure minérale digne des Alpes.

    La Faucille

     

    Je m’offre une pause en méditant autours de cette nature en équilibre depuis des millénaires, en pensant à ce renouvellement permanent des végétaux, à l’harmonie qu’ils entretiennent avec la faune et le respect que l’on doit à l’imperceptible évolution géologique. Assis sur mon rocher, je contemple tout cela, sans oublier mon bout de pain, fromage et saucisson qui accompagne avec gourmandise cette ouverture de l’esprit !

    Avant de regagner la plaine et la civilisation, je m’égare un peu dans la flore montagnarde pour saisir ce mélange envoutant de formes et de couleurs.

     Une variété de Véronique que j’ai encore du mal à identifier. Peut-être une Veronica prostrata.

    Véronique

     

     

     

    Soirée découverte de variétés qui me sont inconnues et pour lesquelles j’éprouve quelques difficultés à trouver le bon nom, voici une Orobanche, peut-être « Orobanche elatior »

    Orobanche

     

    Raiponce et aster compète ma collection florale du soir.

    Raiponce

    Aster des Alpes

     

    Le soleil termine sa course sur les vallons de l’ouest, les teintes pastelles colorent le ciel et la lumière baisse jusqu’à se fondre dans la nuit qui m’accompagnera dans la forêt jurassienne.

     

     

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  • 5 juillet 2020
     

    Entre montagne et forêt
     

    Montrond - Crêtes du Jura 

     

    L’été de cette année 2020 nous apporte une innocente chaleur qui vient réchauffer nos âmes et réveiller notre envie de promenade. C’est dans cette ambiance que je pars avec mon sac et un casse-croute pour rejoindre les sentiers du Jura.

    Jura

     
     

    Les températures en plaine s’accrochent aux 30 degrés dans une chaleur qui pour moi devient suffocante. J’apprécie par conséquent la fraicheur des forêts de moyenne montagne.

    Et ma rando de ce soir m’offre cet air agréable, aux senteurs champêtres. La mousse, les conifères, quelques fleurs au parfum imposant. Je me laisse emporter par cette atmosphère.
     

    Le chemin serpente dans les sous-bois où déjà je repère quelques belles compositions florales. Mais sans toutefois m’attarder car le programme doit donner la part belle au coucher de soleil, donc je garde le rythme pour sortir peu à peu de la densité forestière.

    Les pâturages m’accueillent avec le doux son des cloches de vache et d’autres fleurs s’approprient les lieux. Bientôt le sommet révèle la plaine lémanique et son beau lac. Je ne peux que m’extasier devant un tel spectacle.

    Jura

     

    Les lumières de fin de journée s’installent et je mets en pause mon esprit pour profiter pleinement du moment en mangeant un morceau.

    Non loin, un faucon crécerelle observe obstinément la surface de l’herbe en quête de son repas. Plus loin quelques rouges-queues volent de pierre en pierre. En face le Mont Blanc se pare de rose.

    La montagne est belle.

    Mont Blanc

     

    Après cet épisode poétique, je range mes affaires, remets mon sac sur mes épaules et je regagne la forêt où m’attendent des trésors végétaux. Allons les sublimer sous les lumières du soir.

    Dans une partie clairsement, des orchis tachetés (Dactylorhiza maculata), belle petite orchidée, me laisse sous le charme

    Orchis tacheté

    Orchis tacheté

     

     

    A l’instar de sa cousine des prés, la Reine des bois projette ses brins blancs étincelant dans l’ombre du bois

    Reine des bois

     

     

    Fidèle à son air mystérieux, l’Aconit tue-loup et ses lobes jaune or. Prenez-garde, c’est l’une des fleurs les plus toxiques d’Europe.

    Aconit tue-loup

    Aconit tue-loup

     

     

    Dans la pénombre qui finit par mettre à mal la courageuse volonté de mon appareil photo, je me résous à refermer cette parenthèse artistique pour rejoindre sagement la voiture et ainsi clore cette jolie sortie.

     

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