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Les mystères de la forêt
Les mystères de la forêt
18 Août 2019
Haute-Savoie, vallée du GiffreEn ce bel été 2019, je n’ai pas réussi à motiver des membres de la famille à m’accompagner en forêt, j’en ai donc profité pour partir avec mon appareil, en quête de méditation forestière.
J’ai jeté mon dévolu sur les forêts de Lœx.
Arrivé sur le bord de la petite route qui fait office de parking, je gare la voiture et je prends mon sac. Puis j’entame la rando que je connais bien. La route forestière longe une petite vallée forestière. Au détour d’un petit renfoncement, un torrent fougueux s’enfile sous le petit pont qu’enjambe le chemin. Peux après, je passe devant deux maisons isolée, résidence d’alpage pour des amateurs de solitude.
A cet endroit et en bordure de la route forestière, je m’attarde un peu pour me laisser attendrir par des brins de menthe sauvage, leur odeur et leur couleur ne me laisse pas insensible.
Le chemin traverse une grande forêt jusqu’à un autre ruisseau où j’attaque un petit raidillon. Dès lors, on s’engage vraiment dans le bois de l’Ours. Chaque pas dans la forêt m’émerveille tellement la nature m’offre que de belles images.
Un champ de prêle se détache sur les grands arbres. Des fougères qui s'épanouissent sous l'ombre des feuillus. Des petites clairières...
En continuant, j’assiste à un beau spectacle qui est pourtant, très commun dans ces endroits. Une colonie de fourmis rousses, s’active à transporter nourriture et divers matériaux pour leur fourmilière.
J'ai toujours autant d'émerveillement devant cette armée d'ouvrière qui s'affairent à la tâche.
En me retournant, j’aperçois un tronc d’arbre mourant qui dans un dernier souffle, donne de sa vitalité à un hôte qui exhibe avec arrogance, de belles couleurs.
Dans cette forêt, mon regard reste invariablement attiré par les arbres, comme un besoin de prendre pleinement conscience de leur importance. Qu’ils soient élancés, tout feuillus, conifères défiant les hautes cimes ou même vestiges d’un passé vertical, les arbres sont le symbole de l’équilibre et la pérennité. J’aime leur rendre hommage en image.
Je me balade dans cette forêt que j’aime beaucoup. Petit sentier discret serpentant entre les branches, clairière éclairée dans un écrin de verdure, des senteurs végétales extraordinaires. Le plaisir des yeux, du nez mais aussi des oreilles avec le champ des oiseaux et le bruit du vent dans les arbres.
Dans les parfums que j’aime, il y a cette plante aussi belle qu’odorante. J’ai même eu l’occasion de gouter de la glace aromatiser à cette fleur, la Reine des prés.
La Forêt c’est aussi l’occasion d’admirer des variétés de fleur que l’on ne rencontre que rarement. Il y a quelques années, dans le Jura, j’ai découvert une race d’orchidée magnifique. Il y avait qu’un seul endroit où je la voyais chaque année. Mais cette année, en venant me balader dans cette forêt que j’avais plus l’habitude de visiter en automne, de découvre des fleurs dont j’ignorais totalement la présence.
C’est donc avec un bonheur non-dissimulé que je remarque des Épipactis rouge sombre (Epipactis atrorubens). Et le plus dingue, c’est qu’il y en a partout, dans tout le bois !
Sur le haut du bois, les clairières laissent apparaitre des montagnes aux alentours, tel que le Roc d’Enfer, les montagnes des Gets ou même plus du côté de Praz-de-Lys.
Au pied de quelques vieux épicéas, je découvre un petit bout de champignon à la forme amusante, une chanterelle violette (Gomphus clavatus) qui malgré son nom, ne fait pas partie de la famille des chanterelles, mais est plus proche des massues. Sa forme en témoigne. Elle pousse souvent en ronde.
Dans ces bois, comme dans bien d’autres aussi, on peut aussi trouver parfois des bolets cèpe. Dans cet exercice, le plus important, c’est de trouver le spécimen à la silhouette remarquable qui s’intègre totalement dans son décor de la plus belle des façons qui soit.
Puis je passe un long moment dans une clairière bien ensoleillée. Les fleurs sont prises d’assaut par des papillons excités, comme si la chaleur de fin de matinée apporte une stimulation frénétique de nos amis ailés. Ici ce sont des Tabacs d’Espagne qui volent çà et là.
Je prends congé de mes papillons en poursuivant ma balade dans un petit bois voisin. Et soudain, une buse variable trace des cercles au-dessus de moi, à la recherche d’une proie. J’aime observer ce rapace assez farouche.
D’un battement d’aile, ma buse décide de tracer sa route en s’éloignant au loin. Alors je reprends mon chemin et en pénétrant dans ce petit bois assez dense, je tombe sur quelques Parisettes exposant leur joli fruit, cette petites boule sombre. C’est assez surprenant de rencontrer ces fleurs à cette période. J’ai plus l’habitude de les rencontrer en pleine, au printemps.
Dans cette ambiance magique je temps que j’espérais suspendu, s’égraine malgré tout. Alors je décide d’abandonner mon petit monde de nature. Mes jambes s’évertuent à me ramener au départ, mais mon esprit reste parmi les fleurs, les insectes et les champignons.
Cependant, je n’ai pu me résoudre à ranger définitivement mon appareil, ainsi, quand je tombe à nouveau sur un Tabac d’Espagne qui a décidé de faire des heures supplémentaires en venant butiner une reine des prés dans un clair-obscur envoutant.
Je termine ainsi ma cure de nature, en gardant à l’esprit ces belles images sauvages.
Tags : forêt, forest, alpes, alps, hautesavoie, papillon, fleur, orchidee, champignon, bolet, fourmi, nature, arbre, sapin
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Commentaires
1PapyMercredi 9 Juin 2021 à 14:06MagnifiqueRépondre
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