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Les marais de la tranquillité
23 mai 2020
Pays de Gex – Marais de l’EtournelAprès un confinement forcé qui nous a privé de sortie nature pourtant loin d’une quelconque anarchie humaine, nous avions besoin de ce bol d’air.
Las de cette société qui ne sait plus quoi faire pour reprendre la main sur un virus qui s’amuse à sauter d’individu en individu. Ces derniers s’avouant incapables de mettre entre parenthèse leur frénétique besoin de se mélanger, il était nécessaire de renouer avec la verdure, le calme et les animaux.
Nous partons mon fils et moi, profiter d’un moment de tranquillité auprès de plans d’eau calmes et sans bruit, les marais de l’Etournel.
Déjà visités maintes fois, nous avons dans ces marais, nos petites habitudes, nos petits spots où les observations ne sont jamais assurées, mais souvent probables. C’est un enchainement de découvertes furtives dans une promenade discrète qui nous surprend à chaque fois.Ce matin-là, nous pénétrons dans l’espace naturel très tôt pour maximiser nos chances de voir des animaux.
Je vous propose une balade en image sur cette matinée ponctuée de belles observations animalières, mais pas que !
Belle scène de vie avec cette foulque macroule donnant pitance à sa progéniture.
En levant les yeux, un milan noir s’éloigne avec dans ses serres, son petit-déjeuner. C’est la chaîne de la vie, parfois cruelle, mais simplement naturelle.
Peu après, un de ses congénères vole dans le ciel matinal chargé de nuages.
Et c’est justement à cet instant que le soleil vient peindre une scène merveilleusement contrastée, embrasant les cumulus présents.
L’Etournel, c’est aussi le végétal qui nous offre l’élégance des formes. Ici le reflet d’un arbre qui vient caresser l’eau immobile, offrant un miroir parfait.
Non loin de là une carpe reconnaissable à ses larges écailles, s’ébroue à la surface de l’eau.
J’observe pour la première fois des oiseaux amusant et colorés. Des ouettes d’Egypte. Une espèce originaire d’Afrique, introduite volontairement au Royaume uni et aux Pays bas dans les siècles passés, elle a pu s’adapter à notre environnement. Peu menacé par des prédateurs, avec une reproduction abondante et une très faible aptitude à la migration, cet oiseau exotique peu être considéré comme invasif. Il n’en reste pas moins très esthétique et agréable à rencontrer avec ses belles couleurs vives.
Dans la catégorie de la faune volante, j’ai observé plusieurs sortes de libellules.Peut-être une Sympetrum flaveolum, je reste incertain sur son identification
Libellula fulva
Dans la famille des reptiles, ce sont deux beaux spécimens de lézards qui se sont offerts à mon objectif.
Un lézard des murailles, curieux, juché sur une palissade.
Discret, enfoui dans la végétation, un beau lézard vert, plus massif que celui des murailles. J’ai rarement eu l’occasion de l’apercevoir.
D’autres amis ailés se sont présentés devant nos objectifs, Bihoreau gris, Héron cendré.
Fidèle de ces lieux, un Cygne tuberculé. Majestueux et calme, imperturbable, il se meut doucement et semble ignorer notre présence comme s’il daignait nous accepter, tout simplement.
Et le clou de la visite, la « flèche bleue », un Martin-pêcheur, attendait sur une branche, discret et farouche. L’image est de piètre qualité, mais c’était la première fois que je l’apercevais à l’arrêt. Et nous étions loin d’être à l’affût pour le rechercher. Mais quelle émotion d’admirer ce bel oiseau aux couleurs vives.
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Un changement radical
20 mars 2020
Campagne gessienne
Un changement radical de notre société. Nos petites habitudes, nos routines quotidiennes, notre instinct social, tout fut bouleversé en ce début d’année 2020. Aussi solide qu’il soit, aussi sûr de lui, de ces connaissances, de sa maîtrise du vivant, l’homme a été mis en défaut part un minuscule organisme, un virus, qui a remis en question beaucoup de choses.
En mars est arrivée une mesure qui nous était totalement inconnue, à nous, la génération qui n’a pas connu les guerres. Le Confinement.
Rester cloîtré, couper le lien, ne plus voir personne, pas même notre famille, nos voisins. On ne savait pas à quelle sauce on allait être mangé. On ignorait tout de la dangerosité de la situation. Certains étaient en colère de devoir renoncer à tout contact social, d’autres étaient pris de paranoïa et dévalisaient les magasins en stockant pâtes et papier toilette ( ! ). Personnellement je découvris les bienfaits du télétravail, de renouer avec mon épouse et les enfants, nous avons appris à faire notre pain, et nous avons ouverts les yeux sur les merveilles qui nous entourent.
On a trop l’habitude de regarder toujours plus loin en pensant que le bonheur et les belles choses sont toujours à des milliers de kilomètres. En cherchant toujours ailleurs, nous sommes devenus aveugles, incapables de regarder devant nous, à nos pieds, les merveilles qui sont toujours là. Cette contrainte m’a forcé, à ma plus grande joie, à profiter des choses simples et belles qui vivent devant moi.
Je comprends parfaitement que bon nombre de mes concitoyens n’ont pas la chance d’habiter dans un cadre campagnard proche de la nature, et jouissant d’un jardin.
Mais à trop vouloir s’écarter de la nature, et même, de la dédaigner, elle nous le fait payer.
Mon changement d’habitude m’amène à redécouvrir les petites fleurs qui s’ébrouent dans mon jardin. Par chance, la période printanière fait sortir pâquerettes, véroniques, pervenches, primevères et crocus. Autant de couleurs de silhouettes harmonieuses qui se montrent sous leur plus beau jour.
Quelques poignées de jours plus tard, on prend de nouvelles habitudes. La technologie venant à notre rescousse, les visites sont remplacées par des « visio ». Les fleurs envahissent la pelouse, les arbustes explosent en une multitude de petits pétales colorés, attirants nos amis pollinisateurs, les bourgeons éclatent, les premières petites feuilles d’un vert presque fluorescent apparaissent. Les premiers papillons et abeilles font leur apparition.
Nos amis ailés eux, n’ont pas changé leurs habitudes, ils reprennent leur parade, insensibles à notre anxiété. Ils vont et viennent dans les arbustes en fleurs.
De cette micro-aventure n’ayant pas dépassée les limites du jardin, j’ai essayé de rendre un hommage animé à ce fourmillement de vie.
Notre kilomètre réglementaire nous permet de nous promener autour de chez nous. Une balade devenue quotidienne nous emmène dans un petit chemin de pierre bordé de primevères et de corydales.
Le petit chemin s’ouvre sur un magnifique pré parsemé de grands arbres centenaires et d’un petit bois que l’on a surnommé le bois de la chouette, en raison de deux belles observations furtives d’une chouette dont je n’ai pas eu le temps d’identifier l’espèce.
Le printemps redonne de la vie à la nature. Les prés verdissent, les arbres fleurissent, ça et là mille couleurs explosent.
Se prélasser au soleil, en se vidant la tête, sous les grands chênes, en écoutant le champ des merles et des mésanges. Profitant pleinement de la nature, un cadre propice à la méditation. Les enfants construisent des cabanes, nous laissons divaguer nos pensées au gré du vent et des senteurs, dans cette richesse naturelle. Au-delà du Léman, la chaîne du Mont-Blanc.
Il nous est même arrivé de faire une rencontre complémentent inattendue, par un bel après-midi ensoleillé, un blaireau s’avançait tranquillement vers nous qui étions probablement à vent favorable. Le joli mammifère à la vue très médiocre, s’est soudain rendu compte de notre présence à quelques mètres, et a rebroussé chemin dans une allure effrénée.
Les semaines passent et les contraintes s’allègent. Dans cette envie de retrouver la liberté, nous avons décidé de profiter du Jura. Une fois de plus je me rends compte que je ne connais pas notre région voisine. D’un côté le pays de Gex, de l’autre le Jura, ses vallées, ses collines, ses forêts. Des endroits calmes et discrets.
Nous partons à la découverte de ces belles contrées. Un retour en images dans une série de trois escapades.
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16 février 2020
Un hiver modeste
Chaîne du Jura
Un hiver qui avait plutôt débuté sous un généreux manteau neigeux, est devenu au fil des semaines, très discrets, trop peut-être. Mais malgré cela, rien ne nous empêche d’aller nous propulser sur les hauteurs. Mon fils, fidèle compagnon de balade, m’emboîte le pas.
Pour nous rendre sur la crête du Jura, nous profitons de la saison hivernale et de la télécabine qui nous véhicule au-delà de la zone de combat. C’est ainsi que se nomme l’endroit où les arbres laissent rapidement place aux arbustes plus bas et trapus. Ces derniers s’effaçant rapidement au profit des pâturages et autres étendues rocheuses. Tout cet environnement se conforme à la rigueur du climat.
Accueillis par un petit groupe de corneilles, cherchant de quoi subsister dans un univers qui paraît vidé de tout forme de vie. Nous empruntons un sentier qui nous conduit sur les crêtes.
Cette après-midi, le ciel est chargé. Seulement quelques rares trouées qui ne laisseront guère apparaître le soleil. C’est justement une ambiance très photogénique.
Un damier de neige laisse les touffes d’herbe jaunies se révéler.
Le Léman s’est figé dans cette pause hivernale. Les heures froides découragent les promeneurs. On recherche chaleur et calme, on reste tranquillement réfugié dans les structures des activités « indoor ». On fuit les conditions peu accueillantes. C’est précisément dans ces moments et ces conditions, que j’aime sortir. Prendre le contre-pied de la majorité, profiter de cette nature désertée.
Nous avançons tranquillement, dans ce paysage paisible. Au-delà de la pleine lémanique, la chaîne du Mont Blanc déchire le ciel gris.
Je réalise que la faible quantité de neige et l’absence de soleil se marient parfaitement. Quelques arrêtes dégarnies apportent des contrastes saisissants, toujours chapeautées par des cieux dramatiques.
Nous approchons du creux de Praffion. Comme souvent dans la nature, selon la saison, le temps ou l’heure du jour, le spectacle est bien différent. Sur les contreforts du creux, je n’avais encore jamais vu pareil panorama.
Le relief, dans lequel les creux étaient comblés de neige, paressent lézardés.
En prenant de la hauteur, la perspective nous renvoie une vision apocalyptique. L’impression d’un volcan sur une planète torturée par des éléments brutaux.
Nos yeux se perdent dans ce décor de rêve. Notre esprit divague dans cette montagne austère.
Les heures s’enchaînent et le soleil s’impose. Le ciel change de couleur et l’ambiance prend un tout autre visage.
C’est à ce moment précis qu’un petit groupe de chamois visitant le creux, s’ébroue sous les pales rayons du soleil comme réveillé par la chaleur tant recherchée à cette époque.
Grattant la neige gelée avec acharnement pour dénicher quelques brins de végétaux, les chamois vont et viennent non loin de nous. Je les observe avec humilité, en pensant à leur vie difficile en montagne, dans le froid, affrontant les éléments. Des forces de la nature.
Je guète un individu qui s’éloigne de la harde traversant la plaine au milieu de multiples traces de ses congénères. Contraste entre l’uniformité de la surface blanche et la bande minérale comme un pilonnage de météorites sur la surface lunaire. Notre chamois traverse cet environnement comme un aventurier avançant d’un pas sûr. Une belle scène caressée par les douces lumières de l’hiver.
Martin profite autant que moi de cette sortie au cœur de la montagne. Captivé par nos amis cornus à quatre pattes, mais aussi par la puissance des falaises de cette belle chaine du Jura qui nous est bien familière
Nous revenons tranquillement vers la civilisation pour conclure notre belle sortie. Des nuages plein le ciel et des étoiles plein les yeux.
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19 Janvier 2020
Sur les crêtes blanches
Haute chaîne du Jura
L’année 2019 s’en est allée et la douce enveloppe immaculée de neige a recouvert les reliefs du Jura. Les forêts, les arbres, les collines, les rochers, tout change. A sa saison, son ambiance. L’hiver, c’est le calme, le silence, les mouvements feutrés. Le soleil est moins haut, les lumières plus douces. La faune traverse une période délicate, moins de nourriture et un climat extrême. Toujours être vigilant pour ne pas occasionner de dérangement.En ce début d’année, mon fils Martin et moi chaussons les raquettes et décidons d’aller cueillir quelques belles images sur les crêtes du Jura.
Destination, le Mont Rond. Un joli sommet de la chaîne avec un beau dégagement de tous les côtés. La chaîne est belle si notre regard se perd sur les crêtes en direction du Collomby, et du Reculet. Mais elle est belle aussi en direction de la Dôle. A l’Ouest, des vallons et des forêts à perte de vue, c’est le Jura dans son plus bel écrin. A l’Est, le Léman, au loin les Alpes et le Mont Blanc en maître.
Nous débutons notre balade par la forêt qui entoure la Faucille. La neige est belle et froide, elle est tombée en quantité en ce début 2020.
Raquettes aux pieds, nous suivons une petite route d’alpage bien fréquentée par les promeneurs, mais rapidement nous nous effaçons dans les bois nus et figés dans l’hiver. Quelques itinéraires sont soigneusement tracés pour canaliser le flux de randonneurs et laisser la place nécessaire à la faune. Mais déjà, dans cet univers blanc, l’inspiration germe rapidement.
La chute de neige récente a enrobé les branches des arbres. Telle une toile d’araignée, qui piège les flocons, le soleil a du mal a se frayer un chemin.
Le manteau de neige apporte une uniformité qui pourrait sembler triste et monotone, mais il n’en est rien. Il crée des volumes, dessine de nouvelles formes et refait le monde comme il lui plaît, tout en jouant avec les ombres et les lumières.
Nous délaissons la forêt dense, pour s’élever vers les pâturages. Les sapins plus largement dispersés dans les prés, étalent leurs ombres sur la neige.
Ici la douceur a laissé la place, à la rigueur de l’hiver. Le vent règne en maître. Au gré des tempêtes, il sculpte les reliefs, soustrait le moindre petit monticule de neige trop faiblement disposé pour ne laisser que de longues vagues gelées
Pour l’instant, nous déambulons dans ce décor féerique, presque naïvement, nous sommes en face Ouest. Mais ce matin une bise glaciale souffle rageusement du Nord-Est. Plus nous approchons des cimes, plus il est simple de comprendre comment se dessinent toutes les textures du manteau neigeux.
Sur la crête, le vent se déchaîne avec violence. Les bourrasques soulèvent des nuages de poudreuses. C’est dans ce décor apocalyptique que nous nous imprégnions de la force des éléments. Un contraste saisissant entre le vent tempétueux et le ciel bleu azure, à peine voilé de quelques nuages.
L’ambiance est belle mais loin d’être accueillante pour y pique-niquer. Alors, nous redescendons dans les vallons un peu plus protégés pour casser la croûte.
Le vent s’engouffre dans les étendues opposées, nous offrant de belles scènes. Je m’attarde sur un petit groupe de sapins qui résiste au climat et semble hurler sa détresse à un monde sourd.
Un peu en contre-bas, un chalet d’alpage isolé et abandonné dans le froid, attend patiemment que toute cette fureur passe.
Nous nous perdons dans ce décor magique, qui laisse oublier le quotidien. On dit que les grandes étendues enneigées inspirent la tranquillité, je confirme, c’est très méditatif et apaisant.
Tout est différent, presque sans vie, figé dans le froid.
Tranquillement, nous reprenons notre chemin. La forêt nous tend les bras. Quelques traces discrètes d’animaux cherchant en vain leur subsistance. L’heure plus tardive autorise aux fins rayons du soleil à illuminer les feuilles mortes des arbres restées accrochées aux branches symbolisant la transition parfois brutale entre la relative douceur de l’automne et la sévérité de l’hiver.
Tout me plaît dans les balades hivernales. Les paysages changent, s’adoucissent, la lumière est plus douce. Le ciel est pur, dépouillé de ses poussières. La neige sculpte les reliefs à sa guise.
Une belle promenade nature accomplie.
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14 Septembre 2019
Balade Nature au parc de Merlet
Les Houches – Haute-Savoie
Une fois n’est pas coutume, en cette douce journée de fin d’été, nous avions décidé d’aller nous balader au milieu de la faune de montagne, face au Mont Blanc.
Direction Chamonix. Nous montons la petite route sinueuse qui mène au parc de Merlet.
Je ne présente plus ce parc que j’affectionne particulièrement et qui me procure toujours autant de plaisir.
On s’y balade sur de jolis petits sentiers face aux montagnes, parmi bouquetins, chamois, mouflons et autres marmottes. Certes, pas question de chercher l’émotion d’une rencontre avec l’animal sauvage dans son élément. Ici les animaux sont habitués aux humains, mais libre de se promener dans les 22 hectares du parc, pas de cage, pas de garantie non plus de voir toutes les espèces.
Mais le compromis idéal pour se balader en croisant la faune et qui parfois prend la pose pour permettre de jolis clichés. Un entrainement parfait, si on sait jouer avec les lumières, les textures et les formes.
Je vous propose ici quelques images capturées dans ce bel endroit.
Le parc de Merlet, sentier entre forêts et prairies alpines, face à la chaine du Mont Blanc
Les bois du cerf Sika rappellent les formes de la forêt
Magnifique vue sur l'aiguille Verte et les Drus
Nous évoquions le fait que les animaux étaient restreints à l'enceinte du parc, mais parfois il nous arrive d'apprécier la visite d'espèce totalement libre, comme cet aigle royal venu faire un survol avec une proximité inespérée.Mont Blanc du Tacul et Mont Maudit
Exercice amusant de trouver des compositions originales pour mettre en valeur l'emblème de nos montagnes, le bouquetin
Une étagne, la femelle du bouquetin se prélasse à l'ombre des épicéas.
Entrainement et intimidation
Jeune cabris de chamois, né dans le parc
Vue sur les montagnes somptueuses de la chaîne du Mont Blanc. Ses falaises de granite et ses glaciers que l'on voudrait éternels.
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