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14 Septembre 2019
Balade Nature au parc de Merlet
Les Houches – Haute-Savoie
Une fois n’est pas coutume, en cette douce journée de fin d’été, nous avions décidé d’aller nous balader au milieu de la faune de montagne, face au Mont Blanc.
Direction Chamonix. Nous montons la petite route sinueuse qui mène au parc de Merlet.
Je ne présente plus ce parc que j’affectionne particulièrement et qui me procure toujours autant de plaisir.
On s’y balade sur de jolis petits sentiers face aux montagnes, parmi bouquetins, chamois, mouflons et autres marmottes. Certes, pas question de chercher l’émotion d’une rencontre avec l’animal sauvage dans son élément. Ici les animaux sont habitués aux humains, mais libre de se promener dans les 22 hectares du parc, pas de cage, pas de garantie non plus de voir toutes les espèces.
Mais le compromis idéal pour se balader en croisant la faune et qui parfois prend la pose pour permettre de jolis clichés. Un entrainement parfait, si on sait jouer avec les lumières, les textures et les formes.
Je vous propose ici quelques images capturées dans ce bel endroit.
Le parc de Merlet, sentier entre forêts et prairies alpines, face à la chaine du Mont Blanc
Les bois du cerf Sika rappellent les formes de la forêt
Magnifique vue sur l'aiguille Verte et les Drus
Nous évoquions le fait que les animaux étaient restreints à l'enceinte du parc, mais parfois il nous arrive d'apprécier la visite d'espèce totalement libre, comme cet aigle royal venu faire un survol avec une proximité inespérée.Mont Blanc du Tacul et Mont Maudit
Exercice amusant de trouver des compositions originales pour mettre en valeur l'emblème de nos montagnes, le bouquetin
Une étagne, la femelle du bouquetin se prélasse à l'ombre des épicéas.
Entrainement et intimidation
Jeune cabris de chamois, né dans le parc
Vue sur les montagnes somptueuses de la chaîne du Mont Blanc. Ses falaises de granite et ses glaciers que l'on voudrait éternels.
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26 Août 2019
Fascinant ChambeyronUbaye, Alpes de Haute-Provence
Me voilà de retour en Ubaye chez mon ami Fabien pour une belle expédition en montagne.
Remontons quelques mois en arrière. Nous sommes en janvier, et comme chaque année, je guette toujours les dates du Festival photo de Cluses : Images et Neige. Un beau rendez-vous pour découvrir des artistes amoureux d’animaux et de cimes. Donc j’ai pris l’habitude d’arpenter les allées de cette exposition et de rêver devant ces belles images.
Au détour d’un couloir, je tombe nez à nez avec Julie et Fabien Dal Vecchio, ravi de les revoir. Puis, dans nos discussions, Fabien me parle d’un nouveau stage qu’il veut mettre en place, avec des ascensions à plus de 3000m, des aiguilles, des falaises et des sentiers escarpés. Il recherche des personnes qui en ont un peu dans les mollets. Il ne m’en faut pas plus pour être séduit par le projet.
En cette fin Août, me voilà donc sur la route du Sud en direction de Gap, puis Barcelonnette, ma destination. J’ai rendez-vous alla casa Dal Vecchio. Un accueil royal nous attend. L’ayant déjà expérimenté en 2017, je sais qu’on va passer une excellente soirée. A cette occasion, je vais faire connaissance avec les autres membres du groupe.
Mais avant cela, j’avais repéré lors de ma première venue, qu’un petit village avant Barcelonnette, hébergeait un site de « demoiselles coifées ». Ces colonnes minérales érodées par le temps et les éléments. Alors étant un peu en avance sur le timing, je m’enfile sur une petite route qui me conduit à un chemin qui grimpe sérieusement. Et j’arrive enfin devant ces curiosités géologiques. Une colonne que l’on croirait friable comme du sable, supporte un rocher imposant. C’est impressionnant.
Et en effet, nous arrivons tous successivement chez les parents de Fabien. Après avoir fait connaissance, les discussions s’envolent et fusent dans tous les sens. Un repas succulant, et de franches rigolades animent la soirée. Mais voilà, le programme du lendemain s’avère consistant et on ne tarde pas à rejoindre nos lits.
Réveil assez tôt. Après un petit déjeuner copieux, nous chargeons nos sacs dans la voiture et nous prenons la route de Saint-Paul-sur-Ubaye, puis la Fouillouse. Nous allons découvrir le massif du Chambeyron.
C’est parti, après avoir traversé le village de la Fouillouse, nous avançons dans un vallon parsemé de mélèze. Le sentier traverse de belles prairies alpines.
Ce vallon respire la tranquillité, il est vaste, pas trop encaissé, avec une toile de fond splendide. Des sommets impressionnant comme la Meyna. Le village au départ étant déjà assez haut, quasiment 1900m d’altitude, tous les sommets qui nous entourent sont souvent à plus de 3000m, cela nous plonge dans une vraie ambiance alpine.
Peu avant que nous changions de direction pour rejoindre le pas de la Couleta, nous prenons quelques minutes pour profiter du paysage. En cette fin Août, desséchée par des précipitations devenues timides, les couleurs pré-automnales affichent des tons chauds. Je joue avec les ombres de ce vallon et la chaude couleur qui souligne les sommets imposants en arrière-plan.
Après une monté bien engagée, nous arrivons au pas de la Couleta à 2750m. Une vue splendide.
On rentre dans la vallée du Chambeyron, avec sur notre droite, le Brec de Chambeyron, un sommet mythique de cette callée. Et dans le fond du vallon, on devine le lac Premier et le refuge du Chambeyron, notre maison pour les deux prochaines nuits.Cerise sur le gâteau, à cette altitude la végétation devient rare, mais il est une espèce qui brave la hauteur et qui brille de son étoile. L’edelweiss. Cette belle perle cotonneuse est un vrai régal quand on la rencontre. Je ne l’avais pas aperçue depuis des années. On la rencontre souvent au-delà de 2000m d’altitude dans un biotope très minéral. Cependant, j’ai appris récemment qu’on pouvait en trouver dans un endroit très précis sur un sommet du Jura, et son modeste 1650m d’altitude dans de belles prairies d’alpage.
Arrivé au refuge du Chambeyron, on règle deux ou trois détails pour l’hébergement et Fabien nous propose d’aller crapahuter sur un sommet en face. De nombreux cumulus se développent sur les massifs mais nous tentons le coup. Sachant qu’un ciel pareil peut nous proposer des ambiances de dingue, mais aussi nous pousser à rentrer au pas de course.
Le long du sentier, je ne manque pas de remarquer quelques pépites florales. Ici, de belles teintes mauves et de petites clochettes groupées pour ces gentianes champêtres.
Après une bonne montée, nous atteignons le pas de la Souvagea, au pied de la pointe d’Aval, un sommet qui fait de l’œil à Fabien, mais ce ne sera pas pour cette fois.
En revanche, le panorama est grandiose. D’un côté, des falaises abruptes chapotées par des nuages menaçants, s’inscrivent dans une scène parfaite.
Les nuages qui assombrissent le ciel, font ressortir les contrastes et les textures des falaises et je m’amuse à essayer de trouver des lignes qui mettent en valeur ces détails.
Sur l’autre versant, nous contemplons le lac Premier lové au pied des montagnes, éclairé par quelques rayons de soleil qui frappent parfaitement la roche.
Les nuages restent bien menaçants, et la raison veut que nous ne tardions pas à rejoindre le refuge, car il reste une bonne distance à redescendre.
Le soir se passe à merveille, on rigole bien. L’ambiance est très conviviale, on fait connaissance avec nos voisins de tables. J’aime vraiment bien ces moments de partage, discuter avec des gens qui sont passionnés par les mêmes choses. On parle montagne, on parle rando, on parle photo, le top.
C’est tout de même l’heure d’aller récupérer des forces et de rejoindre nos couchages. Le réveil sera tôt, le programme est ambitieux.
Après une bonne nuit, on se retrouve devant un bon petit dej’ bien venu et précieux. Aujourd’hui, de la calorie va être brulée !
Nous voilà prêt pour engager la monté.Le sentier s’enfuie dans le vallon où se succèdent un cortège de petits lacs ayant tous leur charme. Ces petits plans d’eau sont encaissés au pied des aiguilles de Chambeyron, un massif d’arrêtes et d’aiguilles impressionnantes qui imposent le respect.
L’air est frais, le soleil n’a pas encore pénétré le vallon. Mais au détour d’un petit renfoncement, l’astre embrase le gazon alpin et ses duvets d’anémones qui s’illuminent.Quelques foulées plus haut, nous arrivons vers notre premier lac, le lac Long. Une belle étendue encaissée dans laquelle vient refléter parfaitement les aiguilles de Chambeyron.
Juste au-dessus du lac, Fabien nous apprend qu’un grand pierrier pousse des rochers dans le vallon. Mais cette écorce minérale cache de la glace. Un glacier rocheux lacère les falaises sous le Brec de Chambeyron. Fabien qui ne loupe pas une occasion d’apporter un peu d’humour, nous propose d’aller faire quelques figures aériennes sur la crête du glacier. Le résultat en ombre chinoise s’inscrit dans un petit délire sportif et amusant au cœur de la montagne !
Le chemin silionne dans un univers très minéral. La végétation est très rase et peu de fleur viennent habiller le décor, mais n’oublions pas que nous évoluons entre 2700 et 2900m. Nous poursuivons ainsi notre ascension.
Au fond du vallon, nous découvrons un lac spectaculaire qui porte bien son nom. Le lac des neuf couleurs. Plan d’eau en forme de cœur qui selon la lumière et l’endroit d’où on le regarde, les teintes sont totalement différentes. Mais nous ne faisons qu’une petite pause, car il nous reste encore de la route !
Nous prenons la direction du col de la Gypière à la frontière italienne. Le panorama est fantastique.
Les nuages se développent, sans nous inquiéter mais plutôt en nous excitant. Les ambiances se révèlent.Pour atteindre notre destination, la tête de la Fréma, nous attaquons un sentier plus escarpé, qui, en avalant le dénivelé, nous offre presque un moment d’extase à chaque foulée.
Un joli lac italien sait s’imposer dans le décor montagneux. Lago del Vallonasso di Stroppia.
De ce point de vue, le lac des neuf couleurs pend une tout autre dimension. Quelque part, je ne regrette pas d’avoir attendu pour le shooter lorsque j’étais sur sa rive. D’ici, les couleurs se révèlent.
Et dès que notre regard s’envole à 360 degrés le panorama nous emporte au paradis.
Arrivés en haut de la tête de la Fréma, l’extase est à son apogée. De tout côté, le paysage est magique, les arêtes, les dalles vertigineuses, les falaises impressionnantes, les jeux de lumière sur la roche, le tout baigné dans une ambiance torturée par les nuages qui s’accrochent amoureusement aux sommets.
Une image que j’ai adoré faire. Notre coach Fabien, nous gratifie de sa personne sur un promontoire rocheux. L’incrustation de l’humain dans un paysage est un exercice qui ne m’est pas familier. Et je dois dire que le résultat est vraiment génial. Je fige Fabien dans son jardin.
Après avoir cassé la croute à plus de 3100m d’altitude dans un décor de rêve, nous redescendons vers le lac des neuf couleurs. Ce vallon est formidable par la quantité de lacs qui s’y trouve. Cela apporte une harmonie entre l’eau et la pierre.
Nous en faisons le tour du lac et nous nous arrêtons vers deux monolithes posés là comme dans un film de science-fiction. Une belle occasion pour figer la scène dans une pose longue.Peu de temps après les nuages s’accrochent à nouveau sur les sommets. C’est le Brec de Chambeyron qui attire mon attention. De belles ambiances bien austères, de la brume caresse les pics acérés.
Malgré les nuages, pas d’inquiétude sur l’évolution du temps. Point d’orage en vue, par conséquent, nous profitons pleinement du moment pourvu d’ambiances magiques. Néanmoins, l’heure tourne et il nous faut rejoindre le refuge.
Sur le sentier du retour, au détour de quelques creux de rochers, je découvre avec plaisir une jolie plante typique de ce milieu, du génépi. Plante emblématique des montagnes, rare et recherchée pour la divine boisson qui porte son nom !La fatigue s’empare de nos muscles, mais avec des étoiles plein la tête, nous déambulons sur le sentier. Une amie des montagnes joue sur la prairie alpine. Une amie que je rencontre souvent et qui m’émeut à chaque fois. Vêtue de sa fourrure, une belle marmotte nous regarde de son œil espiègle.
La soirée se passe, mais est loin d’être terminée. Au programme, photos nocturnes, ciel étoilé et voie lactée !
Fabien nous explique la théorie. Personnellement, je connais déjà bien la technique, mais quelques combines sont toujours bonnes à prendre. La nuit installe tranquillement sa douceur, quelques étoiles s’illumine dans le ciel alors que Le Brec de Chambeyron troque ces teintes chaudes de fin de journée, puis froides du crépuscule, pour bientôt s’effacer dans l’obscurité afin ne laisser que l’ombre de lui-même.
Notre vision s’étant habituée à l’obscurité, les étoiles nous dévoilent leur immensité. Puis elle apparait, devant nos yeux innocents. Grandeur céleste, la voie lactée devient notre sujet de la soirée.
Après quelques essais, je trouve une belle composition qui me plait. La ligne de la montagne s’interrompt en V pour laisser jaillir la voie lactée comme un feu d’artifice. Un petit clin d’œil de Jupiter qui s’invite au spectacle comme un cerbère qui surveille la scène.
Après s’être noyé dans la nuit et ses mystères, nous finissons le shooting dans la salle du refuge autour des rires et des anecdotes de photographe.
Le lendemain, c’est la descente et le retour au village de Fouillouse, par une belle matinée ensoleillée. Comme toujours le chemin du retour me semble horriblement long, mais dans une ambiance tellement sympathique qu’elle s’intègre totalement dans le séjour.
C’est dans sur les pentes du versant sud de la Souvagea que nous amorçons notre descente. Très minérale au début, mais peu à peu nous retrouvons la végétation. Petits conifères de l’étage sub-alpin puis le retour des mélèzes. Après un long chemin, nous apercevons le village. La fin du périple se profile.
Mais l’aventure n’est pas encore terminée. Comme à l’accoutumée, un repas succulent concocté par les parents de Fabien, va clore magnifiquement ce séjour. Et je remercie encore Fabien pour nous avoir fait vivre cette aventure.
Ainsi, je recommande chaleureusement ces séjours photographiques. Pour tout amoureux de montagne, de randonnée et de paysage alpin, le tout organisé de main de maître par Fabien dont voici le site web :
https://www.visunature.com/sejours
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Les mystères de la forêt
18 Août 2019
Haute-Savoie, vallée du GiffreEn ce bel été 2019, je n’ai pas réussi à motiver des membres de la famille à m’accompagner en forêt, j’en ai donc profité pour partir avec mon appareil, en quête de méditation forestière.
J’ai jeté mon dévolu sur les forêts de Lœx.
Arrivé sur le bord de la petite route qui fait office de parking, je gare la voiture et je prends mon sac. Puis j’entame la rando que je connais bien. La route forestière longe une petite vallée forestière. Au détour d’un petit renfoncement, un torrent fougueux s’enfile sous le petit pont qu’enjambe le chemin. Peux après, je passe devant deux maisons isolée, résidence d’alpage pour des amateurs de solitude.
A cet endroit et en bordure de la route forestière, je m’attarde un peu pour me laisser attendrir par des brins de menthe sauvage, leur odeur et leur couleur ne me laisse pas insensible.
Le chemin traverse une grande forêt jusqu’à un autre ruisseau où j’attaque un petit raidillon. Dès lors, on s’engage vraiment dans le bois de l’Ours. Chaque pas dans la forêt m’émerveille tellement la nature m’offre que de belles images.
Un champ de prêle se détache sur les grands arbres. Des fougères qui s'épanouissent sous l'ombre des feuillus. Des petites clairières...
En continuant, j’assiste à un beau spectacle qui est pourtant, très commun dans ces endroits. Une colonie de fourmis rousses, s’active à transporter nourriture et divers matériaux pour leur fourmilière.
J'ai toujours autant d'émerveillement devant cette armée d'ouvrière qui s'affairent à la tâche.
En me retournant, j’aperçois un tronc d’arbre mourant qui dans un dernier souffle, donne de sa vitalité à un hôte qui exhibe avec arrogance, de belles couleurs.
Dans cette forêt, mon regard reste invariablement attiré par les arbres, comme un besoin de prendre pleinement conscience de leur importance. Qu’ils soient élancés, tout feuillus, conifères défiant les hautes cimes ou même vestiges d’un passé vertical, les arbres sont le symbole de l’équilibre et la pérennité. J’aime leur rendre hommage en image.
Je me balade dans cette forêt que j’aime beaucoup. Petit sentier discret serpentant entre les branches, clairière éclairée dans un écrin de verdure, des senteurs végétales extraordinaires. Le plaisir des yeux, du nez mais aussi des oreilles avec le champ des oiseaux et le bruit du vent dans les arbres.
Dans les parfums que j’aime, il y a cette plante aussi belle qu’odorante. J’ai même eu l’occasion de gouter de la glace aromatiser à cette fleur, la Reine des prés.
La Forêt c’est aussi l’occasion d’admirer des variétés de fleur que l’on ne rencontre que rarement. Il y a quelques années, dans le Jura, j’ai découvert une race d’orchidée magnifique. Il y avait qu’un seul endroit où je la voyais chaque année. Mais cette année, en venant me balader dans cette forêt que j’avais plus l’habitude de visiter en automne, de découvre des fleurs dont j’ignorais totalement la présence.
C’est donc avec un bonheur non-dissimulé que je remarque des Épipactis rouge sombre (Epipactis atrorubens). Et le plus dingue, c’est qu’il y en a partout, dans tout le bois !
Sur le haut du bois, les clairières laissent apparaitre des montagnes aux alentours, tel que le Roc d’Enfer, les montagnes des Gets ou même plus du côté de Praz-de-Lys.
Au pied de quelques vieux épicéas, je découvre un petit bout de champignon à la forme amusante, une chanterelle violette (Gomphus clavatus) qui malgré son nom, ne fait pas partie de la famille des chanterelles, mais est plus proche des massues. Sa forme en témoigne. Elle pousse souvent en ronde.
Dans ces bois, comme dans bien d’autres aussi, on peut aussi trouver parfois des bolets cèpe. Dans cet exercice, le plus important, c’est de trouver le spécimen à la silhouette remarquable qui s’intègre totalement dans son décor de la plus belle des façons qui soit.
Puis je passe un long moment dans une clairière bien ensoleillée. Les fleurs sont prises d’assaut par des papillons excités, comme si la chaleur de fin de matinée apporte une stimulation frénétique de nos amis ailés. Ici ce sont des Tabacs d’Espagne qui volent çà et là.
Je prends congé de mes papillons en poursuivant ma balade dans un petit bois voisin. Et soudain, une buse variable trace des cercles au-dessus de moi, à la recherche d’une proie. J’aime observer ce rapace assez farouche.
D’un battement d’aile, ma buse décide de tracer sa route en s’éloignant au loin. Alors je reprends mon chemin et en pénétrant dans ce petit bois assez dense, je tombe sur quelques Parisettes exposant leur joli fruit, cette petites boule sombre. C’est assez surprenant de rencontrer ces fleurs à cette période. J’ai plus l’habitude de les rencontrer en pleine, au printemps.
Dans cette ambiance magique je temps que j’espérais suspendu, s’égraine malgré tout. Alors je décide d’abandonner mon petit monde de nature. Mes jambes s’évertuent à me ramener au départ, mais mon esprit reste parmi les fleurs, les insectes et les champignons.
Cependant, je n’ai pu me résoudre à ranger définitivement mon appareil, ainsi, quand je tombe à nouveau sur un Tabac d’Espagne qui a décidé de faire des heures supplémentaires en venant butiner une reine des prés dans un clair-obscur envoutant.
Je termine ainsi ma cure de nature, en gardant à l’esprit ces belles images sauvages.
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Entre la Golèse et Bostan
17 Août 2019
Haute-SavoieEn cette belle journée d’été, je propose à ma famille une jolie randonnée sur les cimes qui surplombent la haute vallée du Giffre. Nous montons au refuge de la Golèse pour y déjeuner. Pour l’occasion, mon père nous accompagne, et c’est vraiment formidable de partager cela. Ce moment me rappelle les nombreuses randonnées que mes parents m’ont fait découvrir sur toutes les sommets, tous les lacs, cols et vallons de Haute-Savoie et d’ailleurs. Toutes ces années à arpenter les sentiers qui ont forgé ma passion pour la montagne.
Le col de la Golèse relie la vallée des Allamands et de Samoëns à celle de Morzine. C’est une très belle balade qui se fait aussi bien en été qu’en hiver, en ski de rando.
Les Allamands est un petit village qui de par sa position stratégique entre les deux vallées, est largement habité jusqu’à l’entre-deux-guerres. Avec sa chapelle du XIXe siècle, son oratoire, son bassin, ses fermes typiques et maisons pittoresques, il est le reflet de la vie d'autrefois. Une authenticité, que ce hameau Septimontain, conserve encore aujourd’hui. L'origine du hameau, l’un des neuf de Samoëns, remonte au début du XIIIe siècle. À cette époque, les montagnes de Samoëns dans la vallée du Haut-Giffre étaient couvertes d'immenses étendues sauvages et boisées. Le lieu était isolé et difficilement accessible.
Pour mettre le secteur en valeur, faire reculer la forêt et agrandir les clairières, les seigneurs y ont installé, avec le consentement des religieux, des familles de bûcherons de langue allemande. C’est donc de là que le hameau trouve sa dénomination. Ce sont ces bûcherons qui ont alors défriché les alpages de Bostan et d'Oddaz, dont les noms sont d'origine germanique. Bostan provient en effet de Bostâr signifiant « bois » et Oddaz « bien précieux ». En 1476, les troupes bernoises ont gagné Samoëns par la route des cols, incendiant les Allamands. Le hameau connaît ainsi le même sort que l’Église Notre-Dame de l'Assomption de Samoëns. Un demi-siècle plus tard, le village de nouveau mis à feu par les troupes de la ligue des cantons suisses. Difficile d’imaginer que ce lieu si paisible et authentique aujourd’hui, était il y a quelques siècles, entouré d’une nature hostile et sujet aux invasions.
Notre promenade débute au-dessus du village, sur une large route forestière qui progresse entre épicéas et prairies. Petit à petit, les arbres se font plus discrets et laissent apparaitre des vallons dégagés qui nous dévoilent un panorama somptueux.
La route de montagne s’élève tranquillement vers le col et bientôt le refuge apparait. Ce joli bâtiment construit au col de la Golèse, fait vraiment face à un panorama exceptionnel. Et c’est justement sur sa terrasse, face aux montagnes, que nous allons déguster un bon plat typiquement montagnard.
Après cette bonne pause au sommet, nous n’allions quand même pas redescendre. Et donc, nous poursuivons notre balade en reliant l’autre refuge, son cousin, le refuge de Bostan.
En chemin, au détour d’un petit éboulis rocheux je remarque un Aconit Napel resplendissant. J’aime cette belle fleur emblématique des montagnes, grande, élancée, majestueuse, noble, d’un bleu soutenu apportant une belle classe à ses clochettes imposantes.
Le sentier qui relie les deux refuges, contourne le massif de Bostan en terrasse avant de plonger dans cette grande vallée au pied des impressionnantes Dents d’Oddaz.
A l’approche du refuge, nous arrivons au pied de ces dents. Et littéralement, on se prend une claque visuelle. Cette grande barre de montagne se décline en plusieurs étages, séparés par des contrastes et des couleurs tranchants. La base de la falaise est garnie de gazon alpin en petites terrasses, celles-ci agrémentées de petits conifères ça-et-là. La partie supérieure poursuit l’effet par une falaise grise presque métallique, très verticale. Puis la dernière partie se démarque presque comme si elle avait été peinte en vert pétant. Une ligne très régulière trace un trait horizontale au-dessus duquel le gazon vert chapeaute à nouveau, la partie supérieure. Le tout apporte un contraste impressionnant qui parait presque irréel.
Arrivés au refuge de Bostan, mon père et ma fille gagnés par la fatigue s’accordent une pause. Avec mon fils et mon épouse, nous poursuivons au-dessus du refuge dans ce beau vallon. Un panneau indiquait la présence d’un petit lac à une poignée de minutes, le lac des Verdets.
Le sentier monte dans un très joli vallon, mais point de lac en vue. En fait, cette gouille est un plan d’eau issu de la fonte des névés, aucune source ne l’alimente.
Et lors de cette période bien sèche et chaude, le lac n’est qu’une zone de terre craquelée.
Finalement nous redescendons par un autre sentier plus au pied des dents d’Oddaz.
Durant cette balade, nous sommes accompagnés par des marmottes peu farouches, qui jouent à cache-cache avec nous, dans les gros rochers qui bordent le chemin. Plus nous avançons et plus nos compagnes sont proches de nous, tantôt cachées derrière un rocher, tantôt à plat ventre sur une pierre, mais toujours avec un regard malicieux.
Nous rejoignons le reste de la famille au refuge de Bostan. Ce refuge qui réside à 1763m d’altitude, est aussi sollicité en été qu’en hiver pour les sorties ski ou raquette. Le sentier rejoint la vallée en nous offrant encore quelques belles images de montagne.
Cette boucle entre la Golèse et Bostan était pleine de surprises et nous a fait découvrir deux belles vallées. J’étais déjà monté deux fois au col de la Golèse mais depuis l’autre versant, par Morzine, plus précisément depuis l’Erigné, non loin du lac des Mines d’Or.
Mais par-dessus tout, cette balade découverte m’a ouvert les yeux sur un florilège de randos dans le secteur, entre Bostan, Folly, Vogealle. Sans aucun doute, de nouvelles randos à venir.
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Le Mont-Blanc des Dames
11 Août 2019
Haute-Savoie
Le Buet, voilà bien longtemps que j’admire cette montagne mythique. Du haut de ces presque 3100m d’altitude, ce dôme minéral et allongé domine la vallée du Giffre. Depuis mes plus jeunes jours, mes yeux se posaient presque quotidiennement sur cette imposante silhouette. Une ascension probablement extraordinaire, et pourtant je n’avais encore jamais eu l’occasion d’y aller.
Image du Buet prise en hiver
C’est à l’occasion d’une sortie organisée par la communauté de Sylvain, créateur de « Mon petit réflex », que le projet va pouvoir se réaliser.
« Mon petit Réflex » c’est une chaine YouTube extra, qui m’a beaucoup appris sur la photo. Des news, des techniques, des escapades photographiques, Sylvain nous distille son savoir qu’il a acquis en autodidacte. C’est tout simple, sans prise de tête, mais redoutable d’efficacité. Tout au long de son parcourt, il a su fédérer une belle communauté de fidèles, et même un groupe un peu plus fermé où on se connait mieux. Nous avons régulièrement la possibilité de se retrouver dans des « live » sur internet qui se terminent souvent en franche rigolade. Mais surtout à l’initiative de certains, des rencontres entre membres s’organisent aux quatre coins de la France. C’est justement à l’occasion d’une de ces sorties qu’est organisée l’ascension du Mont Blanc des Dames, tel qu’il se fait aussi appelé.
Je vous encourage à suivre le travail de Sylvain : Chaine 'Mon Petit Reflex'
Le rendez-vous est fixé au petit village Le Buet, non loin de Vallorcine, au fond de la vallée de Chamonix. Je fais connaissance avec mes compagnons de rando, dans une bonne ambiance. Le plan de cette balade est le suivant : Nous montons dans l’après-midi au refuge de la Pierre à Berard pour y passer la nuit et le lendemain nous faisons l’ascension du Buet. Au sommet de ce dernier, nous ferons un bivouac pour admirer le coucher et le lever du soleil. Puis de retour du paradis, nous réintégrerons la civilisation et rejoindrons le parking. En espérant que le temps soit avec nous car quelques pluies sont tout de même annoncées durant la première nuit !
Mais en attendant, la chaleur est écrasante, nous hissons les sacs bien lourds comme à l’accoutumée, sur le dos et débutons notre aventure.
Le Buet, jadis appelé « la Mortine », culminant à 3096m, est le plus haut sommet de la réserve de Sixt-Passy. Au carrefour de la vallée du Giffre, des montagnes d’Anterne, des Fonts, de l’autre côté les contreforts des aiguilles Rouges, au loin la région d’Emosson. Le sommet s’impose de loin dans la vallée, il est incontournable dans le décor.
En 1770, la cime est vaincue par les frères Deluc qui firent l’ascension par la vallée de Sixt. Leur but étant à l’époque de réaliser un tas d’expériences scientifiques, comme bien souvent pour les premières des hauts sommets.
Un an plus tard, c’est Marc Théodore Bourrit qui atteint le sommet, par le vallon de Bérard. Ce sont ses traces que nous suivrons.
Mais pourquoi l’appelle-t-on « Le Mont Blanc des Dames ». Et bien la légende raconte qu’en 1786 à la suite de la première du Mont Blanc par le Docteur Paccard et Jacques Balmat, trois anglaises atteignent quelques jours plus tard, le sommet du Buet et signent ainsi sa première ascension féminine. Il aurait ainsi été affublé de ce surnom.
Je préfère cette histoire à celle un peu misogyne qui laisse à la gente féminie, les honneurs limités à cet estimable mais néanmoins modeste sommet, au regard du prestige relatif au toit de l’Europe réservé à ces messieurs.
Mais trêve d’histoire, revenons sur le sentier qui s’élève rapidement dans une forêt de mélèzes et d’épicéas. Au fil du chemin, nous faisons plus ample connaissance. Mes acolytes viennent d’un peu partout, Nord-Est de la France, région lyonnaise, Paris et aussi PACA. Des horizons artistiques tout aussi variés.
Première halte à la cascade de Bérard sur le torrent de l’Eau de Bérard. Très aménagée mais la chute d’eau est impressionnante.
La fraicheur de cette dernière, fait du bien car en ce mois d’août, la chaleur est bien présente. Nous reprenons notre chemin.
Par bonheur, dans sa première partie le sentier évolue dans une forêt de mélèzes qui nous diffuse un agréable parfum et nous protège quelque peu des rayons ardents du soleil.La pente s’assouplie et nous ne tardons pas à sortir de la forêt pour traverser le vallon de Bérard. Une vallée encadrée par la fin du massif des aiguilles Rouges et le mont Oreb de l’autre côté, le décor est somptueux, je n’étais encore jamais venu fouler la terre de cette contrée.
Nous suivons tranquillement le sentier qui s’enfonce dans le vallon. Au détour d’un virage, un vieux mâle bouquetin nous surveille d’un promontoire rocheux. Nous en voyons assez souvent dans ces massifs, mais c’est toujours un plaisir d’apercevoir cet animal emblématique des montagnes.
Nous arrivons au refuge en fin d’après-midi. Et comme annoncé, le ciel se pare de voiles nuageux. Cela peut être inquiétant pour le lendemain, mais très intéressant pour quelques clichés en soirée.
La soirée se passe. Dans le refuge l’ambiance est très conviviale et les discussions s’enflamment sur un foisonnement de sujets. On gardera un super souvenir des gardiens du refuge, très sympathiques et bienveillants.
Nous rejoignons tranquillement nos couchages dans la salle à l’étage, toutes les étroites couchettes sont alignées. On est bien dans l’ambiance rustique des refuges de montagne.On avait prévu de faire le lever du soleil, pour autant que la météo le permette. Mais là, comme les prévisions l’avaient annoncé, c’est plié. Nuage bas et pluie fine au menu, pour le moment nous ne sommes même pas sûr de pouvoir monter au sommet. Cependant, si on s’en remet strictement aux prévisions, et parfois il faut bien se rattacher à quelque chose, la nébulosité devrait cesser en matinée. Nous déjeunons tranquillement dans la salle à manger tout en bois et baignée par les histoires de montagne. L’avis des gardiens nous rassurent également, ils sont aussi optimistes sur l’amélioration qui ne peut qu’arriver.
Vers 9h30 la pluie cesse et nous prenons la décision d’y aller. Un membre de l’équipe déclare malheureusement forfait. L’engagement physique est au-dessus de ses moyens.
L’ambiance est austère, mais pourtant dans mon esprit, je sais que ce genre d’atmosphère peut réserver des surprises artistiques impressionnantes. Et cela m’excite quelque part, mais c’est quitte ou double.
Le sentier prend vite de la hauteur. Le refuge apparait déjà petit en contre-bas. On prend notre rythme, le groupe est assez homogène. Pour le moment, la météo tient et nous sommes optimistes.
Arrivés sur un replat, nous nous accordons un petit break. Et c’est l’occasion pour chacun de laisser parler ses émotions. Appareil en main, aucune scène ne nous échappe. Pour ma part, je me focalise sur les petites fleurs qui à 2200m d’altitude, sont très rases et habituées à un climat rude et contraignant. L’environnement est très rocailleux et presque dépourvu d’arbre et arbuste. Cette flore est particulière et ne m’est pas très familière. J’ai plus l’habitude de rencontrer des espèces de moyenne montagne ou la végétation est très présente. Ici c’est une ambiance totalement différente. On est déjà dans l’étage alpin, au-delà de 2000m.
Nous poursuivons notre montée. Parfois, le sentier se perd dans un dédale rocheux où les pas doivent être précis et la technique de varappe n’est pas inutile. Un peu plus haut non loin du col de Salenton, une jeune étagne se demande encore que viennent faire cette bande de rigolos avec leurs sacs démesurés. La brume lacère les pentes minérales, nous ne nous décourageons pas et marchons vers notre objectif.
Nous contournons un rognon et partons sur un dévers de pierre, suivi d’un névé peu pentu, mais où chaque pas doit être assuré. Une expérience nouvelle et pas forcément évidente pour certains de mes compagnons peu familiers à ce type de randonnée.
Un peu plus haut nous atteignons, un replat qui surplombe la Table au Chantre, un plateau de rocher. J’appelle le petit col qui nous accueille, « la salle à manger » appellation totalement personnelle mais qui tombe bien puisque c’est l’heure de casser la croute.
Le vent est bien présent et les rasons enveloppent les pentes. Ce terme purement haut-savoyard définit des nuages proches du brouillard qui se fait balayer le long des pentes et apporte une ambiance presque lugubre.
Le temps ne se détériore pas, mais ne s’améliore pas non plus. Je deviens assez sceptique quant au coucher de soleil sur le Mont Blanc qu’on espère encore.
Plus nous montons, plus le brouillard nous agresse. Il s’infiltre partout, coule sur nos vêtements, aidé par un vent digne d’une ambiance de haute montagne. Je revois encore la vidéo de Sylvain (voir en fin d’article) qui fait un joli clin d’œil à ce moment précis. Après coup, on en rigole et on se remémore cela de manière amusée, mais sur le moment, on ne faisait pas les fiers.
Nous passons à côté d’un petit abri, l’abri de Pictet à 3000m d’altitude. Il représente le plan B, si vraiment le bivouac s’avère impossible. Mais pour le moment, on reste optimiste et on garde le moral.
Nous sommes désormais, sur l’arrête de la Mortine, tel que l’on nommait le Buet autrefois. Je n’ai pas souvent l’occasion de fouler le sol de ces altitudes aériennes qui s’élèvent au-dessus de la plupart des randonnées habituelles.
Nous passons devant des petits murets de pierres probablement aménagés là par d’autres randonneurs qui ont peut-être connu les mêmes conditions. Mais notre organisateur nous propose de monter au sommet du Buet afin de voir si l’endroit est éligible pour un bivouac. Cependant, le brouillard nous empêche de vraiment voir si nous sommes vraiment au sommet et surtout le vent est violent et ne permet en aucun cas d’installer les tentes. La décision est vite prise et nous rejoignons un peu plus bas nos petits murets avec qui nous allons très bien nous entendre.
C’est à ce moment-ci que je ne regrette pas d’avoir investi assez cher dans ma tente qui ne bronche pas dans ces conditions. Montage facile et une aptitude sans faille contre les assauts du vent. Mes comparses possédant des tentes plus modestes, je leur propose qu’ils montent la leur dans l’enceinte du muret, qui malheureusement n’est pas suffisamment grande pour accueillir trois tentes.
Le temps est vraiment bouché et je n’ai qu’une envie, m’allonger dans mon duvet pour récupérer de cette montée harassante. Mon compagnon de tente adhère totalement à l’idée. Il vient de l’Oise et connait peu la montagne. Plus habitué au studio, au cosplay et aux mises en scène qu’il sublime parfaitement, qu’à la montagne et la randonnée, et quelle randonnée ! Le Buet comme initiation c’est osé !
Et je ne tarde pas à m’assoupir, si bien que j’émerge 2 heures plus tard. La météo n’a pas bougé d’un iota. Je fais chauffer de l’eau pour mon bol de pâte. Manger chaud, c’est la clé pour passer une bonne nuit. Je me rappelle mon premier bivouac où j’avais eu droit à la sanction du débutant arrogant qui cumule les erreurs. Mauvais sac de couchage, matelas anecdotique, aucune technique pour garder la chaleur, et surtout… je n’avais manger qu’une salade froide. Nous étions à cette occasion à 2500m, début Août, mais dans ces endroits le froid est souvent présent durant la nuit, même en été !
J’en ai tiré de nombreuses leçons et je suis plus familier avec le bivouac en montagne même à des températures en dessous de 0.
Donc, la soirée se passe discrètement, et l’ambiance maussade dicte l’activité du soir. Mais avant cela, on se met d’accord sur l’heure de réveil. En tant que bon amateur de paysage et plus particulièrement en heure bleue, l’heure qui précède le lever du soleil, chacun ou presque connait précisément l’heure du lever de soleil. Donc le rendez-vous est fixé vers 5 h 15.
On rejoint le sac de couchage telles des marmottes à l’automne. Pour demain on y croit, ce sera grandiose.
Le réveil sonne, cinq heures et quart. Je m’avance impatient et inquiet, vers la fermeture éclair de la porte de la tente. J’espère que le temps saura nous récompenser. L’horizon bleu se dévoile sous mes yeux encore un peu embrumés. Un frisson me remonte le dos en même temps que j’entends l’enthousiasme de mes voisins qui découvrent aussi le panorama fascinant.
Nous prenons notre matériel et nous montant au sommet du Buet, à quelques minutes de nos tentes.
La scène est fantastique. Le Buet c’est un dôme minéral, un environnement lunaire. Même en Août, les grands névés sont encore bien présents, ils persisteront jusqu’aux nouvelles neiges. En face de nous, s’élève la majestueuse chaîne du Mont Blanc, de l’Aiguille d’Argentière jusqu’aux Dômes de Miage. Les lumières rose-bleutées de ce moment sont uniques. Je les adore.
Et soudain l’astre apparait, il chevauche les cimes d’Argentière, baigne tous les sommets aux alentours. Sur notre droite, ce sont les montagnes d’Emosson, de la pointe de la Terrasse au Cheval Blanc, au loin le Tenneverge qui surplombe le sublime cirque du Fer-à-Cheval. Les lacs d’Emosson qui résident en Suisse, sont très connus, notamment le lac du vieux Emosson qui héberge un site paléontologique, avec des traces de reptile datant de 240 millions d’années.
Le Buet étant le plus haut sommet de la Haute-Savoie, en dehors du massif du Mont Blanc, nous avons droit à un panorama à 360 degrés. De l’autre côté, s’étend la chaîne des Rochers de Fiz. Je vous ai déjà souvent parlé de cette belle chaîne de montagne qui domine le lac d’Anterne, celui de Pormenaz et sur l’autre versant, le vallon de Sales.
Dans cette scène, l’ombre du Buet planait sur les Fiz et les autres montagnes. Ephémère moment qui donne une ambiance particulière.
Nous profitons tous, de ces instants magiques, ne savant plus où regarder tellement tout est beau.
Le soleil prend de la hauteur et les lumières se durcissent. Par conséquent, nous rejoignons nos maisons d’un jour.Quoi de mieux qu’un p’tit dèj. À 3000m face à ce spectacle ! Nous sommes euphoriques. Les souvenirs se construisent et s’empilent, gravés pour toujours.
Mais les minutes passent, il nous faut remballer nos tentes et quitter cet endroit fabuleux.
L’esprit serein, nous descendons le sentier caillouteux en assurant nos pas. Les montagnes sont belles, je ne peux m’empêcher de capturer ces instants.La veille, ce même sentier nous paraissait interminable, le brouillard nous enveloppait et nous n’avions aucune idée du paysage. Ce matin, c’est complétement différent. Les montagnes aux alentours transforment ce sentier sillonnant les rochers et les falaises en décor de rêve au cœur des Alpes.
Un peu plus bas, le chemin devient plus tranquille. C’est une nouvelle occasion de sortir l’appareil. Pour ma part je profite de quelques fleurs de montagne. Ce sont des campanules qui captent mon attention.
On rejoint notre lieu de pic-nic de la veille et encore une fois, L’ambiance est totalement différente. Un panorama grandiose. Malgré cela, hier les photos à cet endroit, étaient puissantes et baignées d’une atmosphère austère mais pleines de caractères. Et j’ai toujours plus d’attirance pour ce type d’ambiance.
Après s’être restauré, nous continuons notre descente. Et le refuge est en vue.
Nous voilà revenus à notre première étape où nous retrouvons notre amie restée en bas.
Le temps de se désaltérer et nous descendons le vallon. La chaleur du fond de vallée nous enveloppe à nouveau et change bien l’ambiance déjà alourdie par le dénivelé consommé.La cascade de Bérard nous redonne un peu de fraicheur, l’arrivée est proche. Encore quelques lacets sous l’ombre des épicéas puis la route est retrouvée.
Un regard derrière nous sur cette randonnée mémorable, j’en garderai un souvenir extraordinaire partagé avec un groupe génial.Pour vous immerger encore plus dans l’ambiance de cette aventure, envolez-vous vers le sommet avec le quart d’heure photo de Sylvain :
-> Récit de l'aventure en vidéo
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