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Un lac mythique de Haute-Savoie
4 Août 2019
Haute-Savoie
Il y a quelques jours, j’avais vécu 2 jours merveilleux au bord du lac de Pormenaz. De l’autre côté du col, un autre lac est niché au fond de l’alpage. Un lac très renommé dans la région de la réserve naturelle de Sixt-Passy.. Culminant à 2063m, au pied des Rochers de Fiz, ce plan d’eau résultant d’un passé glaciaire, est inscrit dans un décor somptueux. Allons ensemble découvrir la magie du lac d'Anterne.
J’emmène mon fils dans cette balade que je connais bien, dans l’espoir de l’enchanter lors de cette randonnée. Lors de nos sorties, nous avons toujours l’espoir de rencontrer quelques raretés de la faune des montagnes.
Notre balade débute au chalet du Lignon, non loin de la spectaculaire cascade du Rouget. Le sentier évolue dans une forêt de conifères en bordure du torrent de Sales. La pente se renforce et bientôt nous rejoignons la cascade de la Pleureuse, une très belle chute d’eau dont les filets d’eau s’étendent sur des tapis de mousse.
Le chemin part sur la gauche et abandonne le sentier de la vallée de Sales. Nous grimpons en direction du Collet d’Anterne, le passage charnière entre la vallée du Haut-Giffre et les montagnes d’Anterne. Ce col, au pied de la pointe de Sales, nous ouvre les portes d’une paysage complètement insolite et différent.
D'un côté, le regard s'émerveille sur la vallée de Sixt, avec le village de Sixt et de Salvagny.
De l'autres côté, la verticalité des Rochers de Fiz est impressionnante, cette masse de roche trône devant un vallon presque lunaire qui pourrait faire penser aux étendues lapones.
De l’autre côté, à quelques battements d’aile d’un gypaète, se dresse un sommet emblématique, le Buet.
A mi-chemin entre la vallée du Giffre et celle du Mont Blanc. Justement, les randonnées que je fais dès lors se mettent au service d’un entraînement que je m’impose afin de pouvoir le gravir et d’y installer un bivouac. Mais je reviendrai tout prochainement avec le récit de cette aventure.Dans cette belle plaine qui longe les Fiz, coule le torrent d’Anterne qui sillonne la prairie de la plus belle manière.
Le sentier nous emmène à son extrémité, au refuge Alfred Wills. Du nom d’un notable d’Angleterre qui arrive dans la région de Sixt vers 1850 et cherche à bâtir un chalet d’alpage. Ce genre d’individu étranger n’est rarement apprécié par les populations locales. Pourtant ce passionné de montagne et d’alpinisme, gagne la sympathie des habitants de cette vallée dont il tombe amoureux. Il se fera construire un chalet dans l’alpage des Fonts et marquera l’histoire de la vallée. Quelques décennies plus tard, ces descendants feront construire un autre chalet au collet d’Anterne. Mais inhabité, il sera finalement abandonné et pillé pendant la seconde guerre mondiale. Les frais trop élevés pousseront les propriétaires à le vendre. En hommage à cette figure de la vallée, son nom est donné au refuge construit en 1981, au fond de la plaine.
Au-delà du refuge, il nous faut passer un petit col avant d’atteindre le lac. Le chemin s’engage dans une monté assez soutenue dans une ardoisière. Quelques marmottes nous accueillent avec leurs sifflements familiers. Peu après, nous traversons encore un petit vallon avant de découvrir ce plan d’eau magique
Arrivés au sommet, nous nous laissons envahir par le bien-être de la montagne. Mon fils ne rate pas une occasion pour observer les animaux, rien ne lui échappe. Çà et là, des marmottes s’activent au soleil. Tantôt se prélassant au soleil sur les dalles chaudes, ou juchées sur un promontoire, attentives aux prédateurs.
Autour de nous, quelques traquets motteux viennent se percher sur les rochers. J’aime beaucoup cet oiseau assez commun en montagne. Chose amusante, j’en ai également aperçu sur le littoral breton. Il s’agissait toutefois d’une variante de l’espèce aux couleurs légèrement différentes.
Cet oiseau amusant n’est pas très farouche et même curieux. Il vient toujours se percher sur un petit promontoire. Ainsi, s’en devient presque facile pour le photographier.
Quelques fleurs alpines attirent aussi mon attention, et je ne peux pas les ignorer.
Nous prenons congé de ce lieu de rêve. La descente bien que longue, repasse dans ce beau paysage.
Le lac d’Anterne est toujours une de mes randonnées préférées. Le cadre est magnifique et la balade est jalonnée de point d’intérêt.
Un beau moment.
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Lumières des Fiz
01.08.2019
Lac de Pormenaz, Haute-Savoie
En ce jour de la fête nationale suisse, je voulais profiter de ce break pour m’organiser un bivouac sympa. Voilà un certain temps que je ne me suis pas balader vers le lac de Pormenaz. Un joli plan d’eau entouré de pelouse alpine verte, faisant face aux Rochers de Fiz. Une petite île le singularise et lui donne tout son cachet.
J’avais l’idée de partir assez tôt de mon travail pour avoir la chance d’assister au coucher du soleil.
Donc je file vers Sallanches, le timing est serré. J’arrive vers le Plaine Joux, il y a beaucoup de monde, un grand parking. Ma mémoire me faisant cruellement défaut à ce moment, et ayant un peu vite préparé la rando, je ne me souviens plus vraiment d’où on part. je gare la voiture, sors les affaires, prends mon sac et me mets en route rapidement sans trop savoir par où attaquer, un vrai amateur !
Je consulte vite fait une carte IGN qui me montre que je ne suis pas vraiment au bon endroit. Bon, retour à la voiture, un peu énervé je dois dire. Je reprends la route en direction du lac vert. Et je trouve enfin un petit parking avec un écriteau « Lac de Pormenaz ». Après ce petit contre-temps, je m’engage d’un pas assuré vers ma destination.
Le soleil brille, quelques nuages sympathiques trainent dans le ciel. Pas de risque orageux annoncé, ça s’engage bien. Je passe à côté du Châtelet, puis vers les chalets d’Ayères du milieu. Je sais qu’il va me falloir garder ce rythme si je veux arriver à la bonne heure et malgré la vingtaine de kilos habituelle du sac. J’arrive à l’embranchement des chalets du Souay.
A gauche un chemin part vers le chalet de Moëde Anterne, puis le col d’Anterne. A droite on poursuit vers le lac de Pormenaz. La sente descend dans le fond de la vallée creusée par le torrent du Souay. Non loin de là, l’itinéraire se sépare pour proposer un sentier qui longe le torrent et un autre, la Chorde qui se taille une ligne plus directe dans les falaises, occasionnant par moment la présence de câbles et d’échelles.
L'itinéraire est un peu plus court, je gagne du temps en prenant le chemin de la Chorde. Et c’est justement ce qu’il me faut pour m’assurer le coucher du soleil.
C’est en empruntant les échelles que je sens bien mon sac à dos et son poids. Mais ça passe, non sans une bonne transpirée !
J’arrive sur le plateau qui héberge le lac. Le temps est toujours aussi beau avec ces écharpes de nuages qui s’enroulent sur les cimes.
Je trouve un joli replat qui surplombe le lac avec en toile de fond, les Rochers de Fiz. Ce petit coin est un vrai morceau de paradis, une ambiance calme presque mystique, parfait pour profiter au mieux de ce bivouac.
Juste le temps de monter la tente, et les lumières deviennent somptueuses. Je jette un coup d’œil aux éléments autour de moi, en cherchant quelle sera la meilleure composition. C’est en m’approchant au plus près du lac que je choisis un cadrage qui me convient. Une belle ouverture sur le plan d’eau en mettant en évidence la petite île qui capte encore un rayon de soleil. En fond les Rochers de Fiz sont imposants et magistraux. Les nuages de fin d’après-midi sont toujours au rendez-vous et soulignent remarquablement les montagnes qui éclipsent peu à peu le soleil et m’offrent de douces lumières.
Même après le départ du soleil, l’ambiance reste splendide. La montagne est contrastée par un soleil en arrière-plan. Le contre-jour n’occulte pas le détail des falaises ni celui de la verdure entourant le lac. Les nuages viennent dessiner dans le ciel la petite touche ouatée qui lui manquait. Je suis aux anges.
L’heure bleue représente toujours un bon moment de méditation. Et ce sont ces moments de solitude dans une ambiance apaisée qui m’emporte dans mes pensées. Mais il est déjà tard et les nuits sont courtes en été. Ainsi le réveil sera matinal, alors je m’engouffre dans ma tente et mon sac, je règle mon réveil à 5 heures afin d’apprécier l’heure bleue du matin.
La mélodie du réveil me tire de mes rêves. J’entre-ouvre la fermeture de ma tente, et je regarde le ciel. Un tableau étoilé qui m’offrira probablement un joli reflet sur le lac.
J’enfile mes habits, prépare mon matériel et ne perds pas une seconde, la scène est telle que je l’imaginais.Je rejoins mon spot et repère un endroit qui m’offre un magnifique reflet des Rochers de Fiz dans le lac, qui pour l’occasion est d’huile. Pas une vaguelette, pas une ondulation le reflet est royal.
Je regarde le jour se lever. A chaque minutes les couleurs changent, elles dévoilent le caractère de la scène qui évolue continuellement. Et soudain, la cime s’enflamme sous les premiers rayons de soleil.
Je ne compte pas le nombre de photos que s’enregistre sur ma carte mémoire. Pourtant, j’essaie de mettre un point d’honneur à photographier moins mais mieux ! Bien réfléchir et saisir le moment quand il est parfait. Mais là, j’ai l’impression qu’à chaque minute il est encore mieux qu’à la précédente !
Le soleil s’installe gentiment, et je regagne ma maison d’un jour pour me préparer le petit déj’.
Ces émotions m’ont ouvert l’appétit.
Après cela, je divague aux alentours et admire quelques pépites florales, tels que des linaigrettes et des orchis que je m’évertue à immortaliser.
Certains spots sont très fréquentés en montagne, mais aux alentours peu de voisin, seuls 2 pêcheurs à l’autre bout du lac.
Je me réjouissais de revenir auprès de ce lac, bien trop d’années s’étaient écoulées depuis ma dernière visite. Je me souvenais d’être monté à la Pointe Noire de Pormenaz, un belvédère impressionnant face au Mont Blanc.
Cependant, je n’avais que peu de souvenir des abords du lac. Et je ne suis pas déçu du petit coin que j’ai trouvé pour ce bivouac.
Je poursuis ma journée en longeant le lac. La végétation est étincelante, gorgée d’eau dans ces zones généreusement marécageuses, la faune et la flore profitent de cette humidité pour foisonner dans une harmonie parfaite.
Je resterais bien là, à me laisser imprégner de ce bout de nature en symbiose. Mais le temps s’écoule comme ce plan d’eau s’enfuie en torrent vers la vallée, et il me faut quitter ce havre de paix.
Je rejoins le sentier des Argentières, une balade qui s’engouffre dans la vallée, toujours au pied des Rochers de Fiz. Une impression de revenir à la vie civilisée par un toboggan montagnard, mais soudain, cachée dans un petit renfoncement, je tombe sur une cascade splendide.
Je craque ! Je pose mon sac, détache le trépied et pars sur une pose longue pour calmer la fougue de la chute d’eau. Pour ne rien gâcher, le soleil vient surplomber la scène pour apporter un léger contre-jour qui m’excite totalement.
Le temps est merveilleux et je me sens revivre dans cette atmosphère montagnarde.
Une bien belle sortie qui s’est déroulée à merveille.
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Mes montagnes
26.07.2019
Haute-Savoie, Vallée du Giffre
Ce matin, j’ai envie de m’évader sur une petite pointe que j’ai de nombreuses fois regardée lors de nos escapades régulières vers le lac de Roy. Sur les hauteurs de la station de Praz-de-Lys, enfoncé dans un petit vallon, se cache ce petit lac entouré par de belles montagnes. L’accès y est facile et colle parfaitement à l’initiation des enfants. Les miens y sont allés dès que leurs petites jambes pouvaient assurer la promenade.
En poursuivant au-dessus du plan d’eau, un petit sentier assez escarpé nous amène à la pointe de la Couennasse. Un nom amusant pour un panorama splendide.
C’est donc par un beau matin d’été que je décide en solo, d’aller découvrir cet endroit.
J’avais déjà eu l’occasion d’accéder à la pointe elle-même qui fait partie de la randonnée du Pic du Marcelly par les crêtes (depuis Roche-Pallud) mais je n’avais jamais eu la curiosité de m’aventurer sur le sentier qui rejoint le lac.Une fois le lac passé, le sentier met tout le monde d’accord, ça monte raide.
L’ascension serpente dans les rhododendrons en fin de floraison. Quelques sapins bordent le sentier. Assez vite, je prends de la hauteur et peux admirer le panorama qui se dévoile devant moi.
L’arrête sur laquelle j’évolue est parfois délicate. Quelques passages assez vertigineux imposent le respect. Je déconseille d’ailleurs cet itinéraire aux personnes sensibles au vide.
Un peu plus haut, je ne peux m’empêcher d’admirer la flore de montagne. Je suis toujours admiratif devant tant de grâce. Gentiane pourpre, Aconit tue-loup, grande Astrance, ou les fruits des Anémones des Alpes, autant d’occasion de laisser mon regard profiter de leur forme et de leurs couleurs.
Aconit tue-loup
grande Astrance
Anémone des Alpes
Je termine la balade jusqu’à la pointe pour admirer un panorama à 360 degrés, qui se termine sur la pointe de Marcelly (le Pic, pour les intimes).
Je me nourris des ces sommets où règne la tranquillité. Je laisse mes yeux parcourir les lignes de crète et les pointes découpées, les arrêtes et les aiguilles surplombant les glaciers. Je ne me lasserai jamais de mes montagnes, je suis chez moi.
Après un bon casse-croute, je me remets en route en suivant le chemin des crêtes jusqu’au sentier qui rejoint le lac qui au passage, est aussi une piste de ski en hiver. Les vaches me tiennent compagnie pour la descente, ces belles Tarine à la robe chaleureuse et aux yeux maquillés.
Une jolie balade que je me suis promis de refaire dans des conditions plus en adéquation avec mes attentes artistiques. L’endroit est beau mais aujourd’hui, les lumières étaient peu flatteuses.
Rendez-vous sous peu, pour une quête d’ambiance magique.
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Le chemin des Fonts.
25.07.2019
Haute-Savoie, Sixt, cirque des Fonts.
Le Cirque des Fonts est niché entre le Buet et les montagnes d’Anterne. En bordure de la réserve de Sixt-Passy, on entre dans un endroit préservé, un bijou dans un écrin de nature sauvage.
Je n’ai jamais eu l’occasion de visiter ces lieux qui ne sont pas dénués d’intérêt.
Donc, c’est en famille que nous entamons cette randonnée à destination des chalets des Fonts.
Sur la route du cirque des Fonts, passage obligé vers la Cascade du Rouget, un peu plus bas
Nous débutons la balade, un peu en contrebas des chalets du Lignon. Le sentier s’enfonce dans la forêt et descend pour aller traverser le Giffre des Fonts. Un bras de la rivière qui a bercé ma jeunesse.
Le chemin large et sans difficulté, monte gentiment pour s’engouffrer dans le cirque. Les montagnes qui se dressent devant nous sont impressionnantes. A plusieurs reprises, nous traversons quelques torrents qui serpentent dans des gorges granitiques du plus bel effet.
Peu après, la flore nous dévoile quelques pépites tels ces Lys martagon toujours aussi gracieux et emblématiques des fleurs des Alpes, ou aussi des campanules barbues blanches. Je n’avais jamais observé cette variété ainsi colorée.
Lys Martagon
Campanule barbue
Le panorama s’élargit et le cirque se dévoile enfin. Nous arrivons au village des Font. De charmants petits chalets nous accueillent, tout en harmonie avec la montagne.
Nous poursuivons le sentier au-dessus des chalets et faisons une rencontre inattendue. Papillon qu’il ne m’avait encore jamais été donné d’observer. Un grand mars changeant. Magnifique papillon de taille respectable dont la couleur oscille entre le brun-noir et le bleu-violet selon l’angle dans lequel on le regarde. C’est ainsi qu’on parle d’une coloration optique plutôt que la coloration pigmentaire de la plupart des autres espèces. Celui.ci dispose d’écaille dont l’angle d’incidence de la lumière opère une diffraction qui influence sa couleur. Cependant, ces reflets bleutés sont l’apanage des mâles, les femelles restent dans les tons bruns-marrons.
Ces beaux spécimens apprécient les saules et les peupliers, et restent en général sur la cime des arbres. Ils descendent souvent pour chercher l’humidité du sol ou de torrent, c’est là que nous l’avons vu.
Tabac d'Espagne
Nous cassons la croute sur le chemin au-dessus du village en profitant de ce beau cirque. Puis nous reprenons le sentier du retour par le même itinéraire.
J’ai découvert un nouveau site bien sympathique.
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Bretagne, sable, rochers et tranquillité.
11.07.2019
Finistère nord et Côte d’Armor.Voilà pas mal d’années que j’apprécie de fouler les terres bretonnes pour m’y reposer loin des foules attirées par la chaleur et le bruit estival.
Pays de caractère aux multiples facettes, terre parfois austère souvent révélatrice d’ambiances fantastiques, la Bretagne colle parfaitement à mes attentes.C’est en famille que nous posons pour quelques jours nos sacs et valises, d’abord dans le Finistère nord puis nous prolongerons l’aventure vers les Côtes d’Armor.
Nous arrivons dans notre petit village. Une maison discrète à quelques pas d’une longue plage plus habituée à imprimer les empreintes des bottes des pêcheurs qui rejoignent leur barque puis leur bateau, que celles des tongs des touristes.
La dune, encore préservée par le respect des gens qui l’arpentent, borde la côte en laissant une flore typique, comme les panicauts maritimes aux reflets bleutés, et autre lagure queue-de-lièvre et leur boules cotonneuses qui s’illuminent dans un scintillement doré au soleil couchant.
C’est justement à ce moment de la journée que je vais programmer un rendez-vous presque quotidien pour capturer les belles lumières.Selon la marée, le décor est tout autre. Les rochers et les lagons peuvent s’étendre au loin, ou être recouverts par la mer jusqu’au sable proche de la dune.
Par chance, durant cette semaine, la marée est plutôt haute en fin de journée ce qui me laisse une composition vraiment agréable avec un défilé de nuages roses et ces beaux reflets au soleil couchant.
Je ne me plein pas, les occasions seront multiples cette semaine.
Ce matin nous allons nous promener jusqu’au phare de Pontusval. Un bel ouvrage qui balise la pointe de Beg-Pol depuis 1869 pour éviter les naufrages malheureusement trop fréquents avant lui.Et chose étonnante, une brume de marée s’est levée ce matin et cela donne une ambiance mystérieuse. La dune surplombe une plage estompée par le brouillard, dans lequel s’enfuie la mer.
Je ne compte plus les soirées passées sur la plage à imaginer quelle forme les nuages vont-ils dessiner dans le ciel. Admirant les dernières couleurs chaudes de la journée et les doux reflets sur l’eau imperturbable.
Un peu plus bas, ou peut-on dire plus à l’ouest du phare de Pontusval, se trouve le site touristique de Ménez Ham. Un petit village réhabilité en petites échoppes d’artistes. Et surtout une petite maison de pierre coincée entre deux gros rochers.
Il s’agit d’un corps de garde érigé là et tourné vers la mer, pour surveiller la côte depuis le dix-huitième siècle. Occupé par des milices locales puis par des gendarmes, ce bâtiment très pittoresque mérite le détour.Ce coin de Bretagne est un vrai morceau de paradis. De nature plutôt active, je suis pourtant absorbé par la quiétude du lieu. Et nous n’hésitons pas à passer de nombreuses heures sur la plage à laisser nos pensées divaguer. C’est finalement ça le repos, on se pose un livre à la main, un œil sur les enfants qui jouent sur la plage ou même qui osent défier la froide température de la mer. Il est vrai qu’en Bretagne, il faut préparer son moral à accepter de se prélasser dans une eau entre 15 et 18 degrés.
A l’extrémité de « notre » plage, j’aime l’appeler ainsi, on découvre une pointe merveilleuse. Neiz Vran, pointe sauvage, balayée par les colères du climat, un petit sentier permet de traverser une fine bande de terre qui mène sur un petit plateau herbeux entouré de rochers polis.
A l’extrémité de la pointe, se dresse un énorme bloc de granite au sommet duquel un goéland avait choisi d’y façonner son nid. 2 poussins se promènent sur les quelques mètres carrés impatients de pouvoir faire confiance à leurs ailes pour découvrir le monde.
Le temps passe et il est l’heure d’abandonner le Finistère pour mettre le cap sur les Côtes d’Armor.
Notre destination pour cette deuxième étape est la baie d’Erquy.
Une petite ville côtière possédant une grande baie qui héberge un petit port.
Nous improvisons une petite balade au-dessus de la baie. Un petit sentier monte à flanc de colline. Il nous rappelle d’ailleurs quelques souvenir de montagne en faisant chauffer nos mollets. Mais rapidement nous, atteignons un petit replat sur lequel se trouve le lac bleu. Une petite gouille toute discrète, cachée entre une végétation dense et une falaise aux roches rougeoyantes.
Un autre moyen de voir la région c’est de la regarder par la mer. C’est donc lors d’une balade en bateau que nous découvrons le paysage vu sous un autre angle.
Les falaises hébergent nombre d’oiseaux marins. L’œil aguerri, mon fils ne rate pas l’occasion de nous distiller ses généreuses connaissances d’ornithologie, malgré la période qui nous prive déjà de certaines espèces migratrices qui ont déjà mis les voiles. Néanmoins, nous observons avec plaisir, les grands cormorans, les guillemots de Troïl, les fous de Bassan, et bien d’autres
Puis, au passage des pointes rocheuses, ce sont aussi des édifices de pierres qui nous surveillent, tels que le phare du cap Fréhel ou le château du Fort-La-Latte érigé au quatorzième siècle.
Après cette balade maritime, nous visitons par la terre la pointe du cap Fréhel. Un lieu que j’ai déjà eu le plaisir de découvrir, nous donne ici une nouvelle occasion d’admirer la côte découpée et impressionnante, avec en plus une fréquentation assez contenue.
Un sentier longe la côte et nous offre une vue splendide en balcon. L’occasion d’observer d’autres oiseaux telles que les mouettes tridactyles, les juvéniles ont un dessin foncé sur le dos qui les rend particulièrement esthétiques.
Non loin d’Erquy, on découvre un estuaire marécageux qui expose un biotope intéressant. La flore y est particulière, typique de ces zones marécageuses comme les statices ou les salicornes. Ces dernières se consomment et complémentent agréablement les plats.
De belles balades côtières dévoilent des sentiers qui serpentent dans une sorte de steppe composée de bruyères et d’autres plantes rases, qui s’avance généreusement vers les falaises qui dominent de longues plages. Cela façonne un paysage vraiment sauvage et magnifique.
Un endroit qui m’a particulièrement plu était la chapelle Saint Michel juchée sur une tout petite île accessible qu’à marée basse. Cette chapelle a été édifiée en 1881 et était utilisée comme lieu de culte et de recueillement. Elle a été bâtie sur les fondations d’une ancienne chapelle cistercienne du XIIIème siècle.
Ce petit bâtiment projette une sensation de tranquillité. Tout autour, la mer qui vient lécher les rochers sombres qui protègent cette petite maison de pierres.
Mais il est important de surveiller la marée. En effet, la fine bande de galets disparait rapidement lorsque la mer monte. Il est même fortement déconseillé de s’aventurer dans l’eau tant les courants peuvent être forts.Depuis la plage, le contraste et les dessins du sable donnent des compositions formidables avec en prime, un ciel qui se charge juste comme il le faut
Nous finirons cette escapade bretonne par une balade aux lumières douces du couchant en baie d’Erquy. Les bateaux absorbent ces chaudes couleurs. C’est ainsi que nous quittons la région, ressourcés et remplis de belles images et de belles ambiances.
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