• Sur les crêtes blanches

    19 Janvier 2020

    Sur les crêtes blanches


    Haute chaîne du Jura


    L’année 2019 s’en est allée et la douce enveloppe immaculée de neige a recouvert les reliefs du Jura. Les forêts, les arbres, les collines, les rochers, tout change. A sa saison, son ambiance. L’hiver, c’est le calme, le silence, les mouvements feutrés. Le soleil est moins haut, les lumières plus douces. La faune traverse une période délicate, moins de nourriture et un climat extrême. Toujours être vigilant pour ne pas occasionner de dérangement.

    En ce début d’année, mon fils Martin et moi chaussons les raquettes et décidons d’aller cueillir quelques belles images sur les crêtes du Jura.

    Crêtes du Jura

     

    Destination, le Mont Rond. Un joli sommet de la chaîne avec un beau dégagement de tous les côtés. La chaîne est belle si notre regard se perd sur les crêtes en direction du Collomby, et du Reculet. Mais elle est belle aussi en direction de la Dôle. A l’Ouest, des vallons et des forêts à perte de vue, c’est le Jura dans son plus bel écrin. A l’Est, le Léman, au loin les Alpes et le Mont Blanc en maître.

    Nous débutons notre balade par la forêt qui entoure la Faucille. La neige est belle et froide, elle est tombée en quantité en ce début 2020.

    Raquettes aux pieds, nous suivons une petite route d’alpage bien fréquentée par les promeneurs, mais rapidement nous nous effaçons dans les bois nus et figés dans l’hiver. Quelques itinéraires sont soigneusement tracés pour canaliser le flux de randonneurs et laisser la place nécessaire à la faune. Mais déjà, dans cet univers blanc, l’inspiration germe rapidement.

    La chute de neige récente a enrobé les branches des arbres. Telle une toile d’araignée, qui piège les flocons, le soleil a du mal a se frayer un chemin.

    Arbres et neige

     

    Le manteau de neige apporte une uniformité qui pourrait sembler triste et monotone, mais il n’en est rien. Il crée des volumes, dessine de nouvelles formes et refait le monde comme il lui plaît, tout en jouant avec les ombres et les lumières. 

    Hiver

     

    Sapin et givre

     

    Nous délaissons la forêt dense, pour s’élever vers les pâturages. Les sapins plus largement dispersés dans les prés, étalent leurs ombres sur la neige.

    Douceur hivernale

     

    Ici la douceur a laissé la place, à la rigueur de l’hiver. Le vent règne en maître. Au gré des tempêtes, il sculpte les reliefs, soustrait le moindre petit monticule de neige trop faiblement disposé pour ne laisser que de longues vagues gelées

    Sculpture de neige

    Sculpture de neige

     

    Pour l’instant, nous déambulons dans ce décor féerique, presque naïvement, nous sommes en face Ouest. Mais ce matin une bise glaciale souffle rageusement du Nord-Est. Plus nous approchons des cimes, plus il est simple de comprendre comment se dessinent toutes les textures du manteau neigeux.

    Vent d'hiver

     

    Sur la crête, le vent se déchaîne avec violence. Les bourrasques soulèvent des nuages de poudreuses. C’est dans ce décor apocalyptique que nous nous imprégnions de la force des éléments. Un contraste saisissant entre le vent tempétueux et le ciel bleu azure, à peine voilé de quelques nuages.

    Crêtes du Jura sous la tempête hivernale

     

    L’ambiance est belle mais loin d’être accueillante pour y pique-niquer. Alors, nous redescendons dans les vallons un peu plus protégés pour casser la croûte.

    Le vent s’engouffre dans les étendues opposées, nous offrant de belles scènes. Je m’attarde sur un petit groupe de sapins qui résiste au climat et semble hurler sa détresse à un monde sourd.

    Sapins dans la tourmente

     

     

    Un peu en contre-bas, un chalet d’alpage isolé et abandonné dans le froid, attend patiemment que toute cette fureur passe.

     Chalet figé

     

     

    Nous nous perdons dans ce décor magique, qui laisse oublier le quotidien. On dit que les grandes étendues enneigées inspirent la tranquillité, je confirme, c’est très méditatif et apaisant.

    Tout est différent, presque sans vie, figé dans le froid.

    Neige sur le Jura

     

    Tranquillement, nous reprenons notre chemin. La forêt nous tend les bras. Quelques traces discrètes d’animaux cherchant en vain leur subsistance. L’heure plus tardive autorise aux fins rayons du soleil à illuminer les feuilles mortes des arbres restées accrochées aux branches symbolisant la transition parfois brutale entre la relative douceur de l’automne et la sévérité de l’hiver.

    De l'automne à l'hiver

    Recouvert et scintillant

    Tout me plaît dans les balades hivernales. Les paysages changent, s’adoucissent, la lumière est plus douce. Le ciel est pur, dépouillé de ses poussières. La neige sculpte les reliefs à sa guise.

    Une belle promenade nature accomplie.

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