Plumes et couleurs de l’Atlantique, l’île d’Oléron
23 Octobre 2020
Île d’Oléron, France
Le littoral Atlantique, terre sauvage, balcon du continent, lieu de vie pour nombre d’oiseaux.
Dans notre quête de tranquillité, elle était une île que nous n’avions pas encore visitée. L’automne, une période idéale pour dénicher de belles lumières et observer la faune.
Après l’île de Ré, Noirmoutier et les îles bretonnes, nous sommes en route pour un morceau de terre au bord des côtes charentaises.
Remontons un peu les siècles pour explorer son histoire…
Au cours de la préhistoire, il semble que l’île lumineuse fit partie du continent. La présence de silex taillés sur le territoire affirme le peuplement de l’île d’Oléron au début de la période quaternaire. À cette époque, Oléron était encore recouverte de forêts habitées par des animaux sauvages comme les daims et les sangliers.
Jusqu’au Moyen-âge, il n’y a que peu d’éléments qui retracent l’histoire de l’île. De 910 à 1039, successivement, le territoire fut la propriété de 3 seigneurs souverains
Dominée par la France puis l’Angleterre jusqu’au milieu du XVe siècle, l’île d’Oléron connut après ces mouvements une période de paix. Mais cette quiétude disparut quelques années plus tard suite à la Révolte de la gabelle. La gabelle est un impôt important que François 1er roi de France imposa aux producteurs de sel.
S’enchaînent ensuite les guerres de religions (1548 – 1628). Aucune église ne fut épargnée sur l’île, la lutte entre protestants et catholiques fut sanglante et dévastatrice. C’est en 1628 que l’île d’Oléron retrouva sa sérénité, Richelieu s’empara de La Rochelle ce qui mit fin à ces combats incessants. Sur ces entrefaites, il ordonna la construction d’une citadelle en 1630 au Château-d’Oléron.
En 1685, le traitement tyrannique des protestants pousse de nombreuses personnes à choisir l’exil en Angleterre ou en Hollande. Avec la révolution, la citadelle se transforme en une prison d’État détenant des révolutionnaires et des prêtres réfractaires.
Lors de la Révolution de 1793, les villages de l’île d’Oléron sont rebaptisés.
La vie reprend. La culture de la vigne se développe ainsi que l’ostréiculture. En 1837, une route voit le jour, elle relie Le Château-d’Oléron à Chassiron. En 1855, deux liaisons maritimes s’établissent par un vapeur depuis Le Château-d’Oléron vers le Chapus et de Boyardville vers La Rochelle. Une voie ferrée prend place en 1904 non loin de Saint-Denis d’Oléron. Oléron renaît de ses cendres.
Dès 1940, l’île d’Oléron fut dominée par l’Allemagne, et ce jusqu’en 1945. Pour les Allemands, il s’agit d’un endroit stratégique comme en témoigne les ouvrages défensifs. Le territoire fut libéré dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1945 après le débarquement des troupes françaises.
Oléron, une île lumineuse.
Dans les années 1960, avec l’essor des vacances à la mer, le transport par bateau des touristes ne suffit plus. C’est la raison pour laquelle le Conseil Général de la Charente-Maritime décida de faire construire un pont entre 1964 et 1966.
Pour les insulaires, il semble que « ce petit bout de terre ne fut plus vraiment une île ». À l’époque, l’ouvrage fut une prouesse technique.
L’île d’Oléron est aujourd’hui nommé l'île lumineuse du fait qu’elle bénéficie d’un fort ensoleillement tout au long de l’année.
IØ, symbole identitaire de l’île, copieusement usité par le marcketing touristique, entretient le mythe. On le voit à toutes les sauces, tee-shirt, plaque d’immatriculation, mug, affiche, drapeau… mais d’où vient-il vraiment. Peu d’articles en parlent, mais il semblerait que ce sigle vienne de l’immatriculation des bateaux de pêche d’antan. Le O aurait été barré pour ne pas le confondre avec le zéro, ce qui je dois l’avoué, est plutôt déroutant, car en informatique, les zéros sont justement barrés pour ne pas être confondus avec des O. Ah, logique… quand tu nous tiens !
Mais trêve de bavardage, reprenons le chemin de la nature.
Une des raisons de notre venue dans cette contrée, était de pouvoir admirer limicoles, échassiers, canards et autres passereaux, brefs la faunes aviaire, représentée en masse comme bien souvent dans ces régions.
Tournepierre à colier, bécesseau sanderling, gravelot à colier interrompu, huitrier-pie… un cortège d’espèces toutes plus agréables les unes que les autres pour nos yeux et nos objectifs photo.
tantôt courant sur le sable mouillé, à chercher le moindre ver qui finira dans son estomac, tantôt composant un nuage d’individus se mêlant au scintillement des flots. Les oiseaux nous ont offert une déferlante de belles images.
L’île d’Oléron est un lieu ostréicole, mais il compte aussi, à l’instar de ses voisines, un nombre important de marais salant
Embarquons pour une balade sur les flots. Depuis la mer, la côte prend un tout autre visage. C’est aussi l’occasion de voguer vers la petite île d’Aix, et de tourner autour du Fort Boyard, célèbre pour avoir vu défiler nombre de sportifs dans la célèbre émission éponyme. Mais avant sa popularité télévisuelle, c’est avant cela une fortification imaginée au XVIIème siècle, concrétisée deux siècles plus tard. Édifié pour protéger la rade et l’embouchure de la Charente ainsi que l’arsenal de Rochefort, des assauts de la marine anglaise, il est transformé en prison puis traverse une longue période d’abandon avant de reprendre vie grâce aux courses de passe-partout, au sulfureux regard de Félindra et aux énigmes insupportables du père Fouras…
Durant cette semaine les ambiances furent variées et dramatiquement belles. Les promenades en bord de côte ne manquaient pas et c’est au cours d’une soirée servie par un joli coup de vent et un ciel bien chargé comme je les adore, qu’on s’est offert une balade dans les embruns et au son des vagues.
Mais chaque soir était propice à sortir l’appareil. Même si les sentiers n’offraient pas de relief à faire trembler les falaises bretonnes, les plages savaient accueillir les flots dont l’écume venait embrasser les rochers disposés ça et là. Le ciel aux teintes pastelles et irréelles apportait la touche finale à ce tableau digne d’une peinture.
Non loin de là, nous avons découvert un petit parc animalier. D’ordinaire, peu attiré par ces lieux où j’ai de la peine à croire que les animaux tenus plus ou moins en captivité, s’épanouissent totalement. Pourtant, je me laisse prendre jeu, et je m’autorise une série de portraits.
Grâce à la tranquillité automnale, nous avons une fois de plus, passé une semaine de détente, à nous ressourcer dans un lieu calme, bercé par l’immuabilité de l’océan.